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Les films...
Qu'ils nous permettent de nous évader, qu'ils nous fassent rêver, rire, pleurer ou qu'ils nous irritent au plus haut point, ils sont l'émotion à l'état pur...
Alors Moa, je veux en parler, partager et avoir ton avis, Ô Hôte Curieux !

Quant à la lecture, plaisir solitaire, je découvre peu à peu que chacun recherche quelque chose de différent en ouvrant un livre... Quoi ? Telle est la question...
Je ferai ici un compte-rendu absolument pas objectif des livres qui se sont soumis à ma pupille...

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10 janv. 2011

Vers le Néant

Roman "classique", drame ? Je ne sais pas trop...
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La Route
de Cormac MacCarthy
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En Poche, Points
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253 pages
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Je m'enflammai l'autre jour au sujet de la vie post-apocalyptique. Au sujet de la beauté du Néant, de la poésie du rien. Je m'enflammai l'autre jour pour ce film choquant, avide de dépouillement et de sombres paysages.
Maintenant, je connais le livre.
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L'histoire reste la même : dans un monde dévasté, un homme et son fils tentent d'échapper à leur existence misérablement annihilée en allant vers le sud, vers la mer, vers l'immensité qui, autrefois, était bleue, promesse de vie, en se disant que peut-être là-bas, il y aura autre chose.
Qui sait ce qui a pu se passer pour apporter la mort sur la Terre ? Une chose cependant est certaine : là où les Cavaliers de l'Apocalypse sont passés, plus rien de pousse. Il ne reste que poussière et cendres, mort et désolation. Des arbres morts, des herbes sèches, des cadavres coulés dans le bitume fondu, tel est désormais le paysage commun dans lequel les rares survivants errent. Pour se nourrir, certains ont sombré dans le cannibalisme. D'autres, comme le héros de l'histoire, se refusent à sombrer dans une pareille déchéance humaine, se cachent et fuient leurs semblables, vivant dans la peur et la suspicion.
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Le sujet est brutal.
Tandis que le style d'écriture peut dérouter. Des phrases épurées, courtes,  avec très peu de ponctuation, et beaucoup {trop?} de "et" ; comme pour nous faire ressentir les pensées profondes des héros. Comme pour nous faire comprendre que pour eux,  il n'est question de prévoir aucune action ; comme pour nous faire savoir que le lendemain n'existe pas. Seul le présent est. Et encore !
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L'ambiance est sombre, trop sombre pour nous laisser de marbre. Si le père et son fils croisent parfois des gens sur la route, ils ne savent jamais de quel côté ils se trouvent : vont-ils les tuer pour les manger ou bien simplement les laisser passer ? La peur au ventre, ils se cachent, luttant contre le vent, le froid, la maladie et la famine grandissante, ne pouvant se satisfaire que d'antiques boites de conserve cachées dans des maisons datant d'un passé lointain et révolu. Un passé que le père se plait parfois à raconter à son petit. Mais a-t-il seulement un jour existé ? L'enfant, qui n'a jamais connu ce monde vert et ensoleillé, doute de la véracité de ces histoires qui "finissent toujours bien", puisque son monde à lui est à ce point cruel et sans pitié.
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Et lorsque la confrontation entre ces deux être si différents éclate, on comprend qu'ils représentent l'un pour l'autre la dernière trace d'humanité qui les empêche de sombrer dans la folie et le désespoir, qui les raccroche à la volonté saugrenue de trouver un ailleurs vivant et utopique. 
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Si j'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit, la faute à cette écriture hors du commun, une fois lancée, ce fut autre chose. Un roman que l'on peut lire d'une traite, je pense, parce que ce qui nous tient à l'écart en premier lieu se comprend davantage au fil des pages... Je ne saurais l'expliquer autrement. Pour nous offrir un monde si dévasté, une vision si pessimiste et terrible qu'on ne peut résolument pas en ressortir indemne...
Comme le film au final.
Ce qui reste, c'est davantage une impression que des scènes choc. Une impression de solitude si intense, de terreur si grande, de pessimisme mortuaire qui envahi tout.
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Un grand livre, assurément.
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9 commentaires:

Le Royaume d'Ashenah a dit…

en même temps ma chérie, viggo passerai à côté de toi, toi, même rassasiée, tu ne te goinfrerai pas de son cuissot?

Elbereth a dit…

héhéhé *rire bête* Évidemment que si !
Quoique... c'est p'tètre pas de son cuissot que je me régalerai en premier...

Rôôôôh !!!

PetitChap a dit…

Zut, j'avais l'espoir que tu te pointerais en disant : "Alors le film, avec Viggo, c'était la classe... mais le bouquin, mes amis, c'est de la daube !" Et non... zut !

Que répondre à cet article enjoué ? Peut être que j'ai détesté tout ce que tu as apprécié, et en particulier cette écriture si désagréable, tellement épurée qu'elle n'a plus de sens pour moi, et qu'au lieu de m'aider à me faire comprendre la solitude du pauvre gars qui se coltine son gosse, elle provoque mon rejet du livre.

C'est étrange comme certains bouquins peuvent être considérés comme des chefs-d'œuvres par certains, et comme des grosses daubes par d'autres. Mais peut être que le fait de ne laisser personne indifférent est déjà un beau succès... ;)

A part ça, moi, en ce moment, je m'envoie toute une série de petits bouquins jeunesse (disons pour les 9-10 ans). La série s'appelle "Pavillon noir"... Oui, oui, une série pour les gosses avec des pirates pour héros... wééé !!

Elbereth a dit…

>>> Oh ouais des pirates !!!
Remarque, je crois que dans des livres pour 9-10 ans, il n'a pas assez de rage, de trahison, de sexe et de membres coupés pour me satisfaire ! C'est vrai quoi, les pirates vivent de tout ça... Et de vin !

En ce qui concerne les chefs-d'œuvre qui n'en sont pas tout à fait, je dirais que c'est la beauté du libre-arbitre ! :)

M.K. a dit…

Bonjour Elby,

Dans une autre vie, tu te nommais Elbereth et dans une autre vie je me nommais Krissolo. C'était il y a deux ans 1/2 déjà ...
Je n'ai pas de nouveau chez moi, blogistiquement parlant, et ne sais s'il y en aura un jour. Mais c'est agréable de découvrir le tien. Le 4ème non? L'ultime et définitif?

A bientôt.

Le Moa a dit…

Hey Krissounours !
Comment vas-tu ? Ça fait plaisir de parler avec des revenants !
N'empêche, si tu décides de poser tes bagages à nouveau dans ce monde parallèle, ce sera avec joie qu'on lèvera nos verres, je n'en doute pas !
Personnellement, je ne sais plus trop où j'en suis, mais je pense que ce sera en effet l'ultime taverne... jusqu'à la prochaine ! ;)

A très bientôt j'espère !

M.K. a dit…

Hello Elby,

Krissounours est mort et enterré, mais je ne saurais t'en vouloir de le rappeler à la vie. Pour le reste, et pour l'instant, je ne sais pas s'il serait raisonnable de refaire un tour de piste. Nous verrons bien.

En attendant, je te souhaite un bon dimanche et une bonne semaine.

M.K.

Elbereth a dit…

Peu importe, tant que tu es dans les parages, sous un nom ou un autre, tu restes une de mes premières rencontres bloggistiques, et une place t'est toute particulièrement réservée.
Ainsi, je n'ai pas enterré Krissolo, même si pour toa, il n'est plus, et c'est bien normal. Que veux-tu, je ne puis me résoudre à oublier mes anciennes affinités, et il me faut un nom, pour les désigner. Mais ce n'est qu'un nom, n'aie crainte.

L'aventure verdoyante t'a-t-elle à ce point traumatisé ? déçu ? Non, ce ne sont pas mes affaires ; juste pour te dire que je suis heureuse de ton passage, heureuse que tu ne m'aies pas oubliée.

Bon dimanche à toa également.

M.K. a dit…

Pas déçu ... Juste plus grand chose à dire ... envie de passer à autre chose. Même si, entre temps, j'ai ouvert et refermé un autre blog. Sur la plateforme où est MissEronrouge d'ailleurs. Mais c'était 100% private ;-)

Quoi qu'il en soit, peut être vais-je revenir. Qui sait?

A plus Elby.