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Les films...
Qu'ils nous permettent de nous évader, qu'ils nous fassent rêver, rire, pleurer ou qu'ils nous irritent au plus haut point, ils sont l'émotion à l'état pur...
Alors Moa, je veux en parler, partager et avoir ton avis, Ô Hôte Curieux !

Quant à la lecture, plaisir solitaire, je découvre peu à peu que chacun recherche quelque chose de différent en ouvrant un livre... Quoi ? Telle est la question...
Je ferai ici un compte-rendu absolument pas objectif des livres qui se sont soumis à ma pupille...

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10 oct. 2018

Au Bord du Styx

Littérature / Fantastique
 
L'autre rive 
de Châteaureynaud
 
Zulma
 
2017
 
749 pages

*****

Ne me demande pas comment j'ai ouï parler de ce roman, Ô Tendre Hôte, je n'en sais fichtrement rien ! Certainement pas grâce à la couverture qui ne correspond pas à ce qui m'attire d'habitude, ni à l'auteur que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam (faute impardonnable pour qui a déjà lu ou entendu le sieur), ni au résumé qui, s'il est parfait, n'éclaire pas vraiment sur le sujet tout en étant exact et imparable.
Non, si j'en ignore l'origine, une chose est sûre : les notes griffonnées sur des post-it ont parfois du bon. Du très bon même !
 
Parce qu'avec L'Autre Rive, on obtient un des romans qui vont trôner au top de mes favoris. Avec le Silmarillion. Et Ravage.

Grâce à ce style déjà, inimitable. Absolument délicieux. C'est là qu'on voit que la langue française, quand elle est maitrisée, peut nous sortir des petits bonbons de l'esprit tout juste acidulés, légèrement croquant sous la dent, au goût si délicatement fondant, que les goûter nous condamne à y devenir accro. Mieux que la coke. Ou la vodka red-bull.
 
"Drôle de fille que Mina, embarrassée de son intelligence comme d'une valise trop lourde. Elle enviait l'ingénuité des autres, leur légèreté. Rien dans la tête : le bonheur. Ils chantaient sans s'entendre, ils dansaient sans se voir. Mina entendait toutes les fausses notes, elle voyait tous les faux mouvements. Les siens d'abord, comme il se doit, et sa gorge se nouait, se corps se figeait. Le temps de leur étreinte, la joyeuse irréflexion d'Onagre et son sans-gêne si voisin d'une aisance absolue l'avaient-ils délivrée d'elle-même ? La malheureuse aimait Onagre Propinquor ! devina Benoît. Elle si pleine, elle l'aimait d'être vide.
Il la plaignit, et dans la foulée il se plaignait lui-même d'aimer Fille-de-Personne. Tout semblait confirmer que le monde était mal fait."
 
God ! 750 pages de douceur, de lyrisme et de satire à peine voilée. C'en est presque trop peu.
Oui oui, satire aussi, puisqu'il est aussi question de société (à la dérive ?). Une société que nous découvrons à travers le destin de Benoît, habitant de la cité endormie et oubliée d'Ecorcheville, accrochée aux rives du Styx, ce fleuve qui mène aux Enfers, cité de l'Au-Delà. Rappelle toi tes leçons de culture gréco-romaine, Ô Hôte Cultivé, parce que là-bas, tout est réel. Le génie du roman se situe pour moi précisément ici. Dans ce cocktail savant de modernité et d'antiquité. On y croise une jeunesse dorée se noyant doucement dans l'alcool et les courses de voitures, ployant sous les volontés directives de leur parents éblouis par des rêves impérieux de puissante conquête ; des pluies de salamandres ; une sirène se languissant dans un bocal à la vue de tous dans un musée des horreurs...
Du génie je te dis !

Et on parle de cette difficulté de grandir, de se construire dans un monde à la fois aussi concret et aussi brumeux, à la fois sorti d'un rêve loufoque mais néanmoins terriblement réel.
 
Une belle allégorie de la vie, rien que ça, sans cesse tiraillée entre le respect des traditions et la volonté d'aller de l'avant, vers un futur sans nuage.
 
Et au delà de ça, un régal pour l'imagination.

19 juil. 2018

Western & Dragons

SF / Western
 
Les Foulard Rouges 
de Cécile Duquenne

Bragelonne Snark

2014

Trilogie papier
Premier tirage en numérique

*****

Si tu es amateur de mélange des genres, Ô Hôte Curieux, tu devrais t'arrêter deux minutes sur cette trilogie. Et venir te dorer la pilule sur Bagne, qu'on rigole un peu... hin hin... Je ricane parce que vois-tu, Bagne est une prison, une planète-prison au climat aride et au désert brûlant. D'ailleurs, rien n'y pousse, si ce n'est les cadavres... Livrés à eux-même, les condamnés se font imposés leurs propres lois, et gare à ceux qui se mettent le patron à dos !
Ambiance ambiance...

Et nous suivons Lara qui a atterri ici alors qu'elle ne le méritait pas forcément, la belle Lara qui rêve encore de la Terre et de son ancienne vie, mais qui a dû se forger une carapace d'acier pour se protéger des balles de ses rivaux.

Tu veux de l'aventure, en voilà ! Entre western et SF, avec quelques touches de steampunk pour les costumes, l'ambiance, sans se prendre au sérieux, est parfaite. Je sens encore quelques grains de sable rouge me piquer les pieds. On n'a pas le temps de s'ennuyer, ça pétarade et ça voyage. On s'envole même parfois et on se bat souvent. Et malgré tout on garde la banane grâce à la distribution des premiers rôles qui font ça tellement bien !

Et ce final... Ce final qui colle parfaitement au ton général, qui résume et qui clos divinement la conversation.

Impeccable. Nickel. Je recommande !

Envie de Liberté

4 ans que je n'ai pas mis un pied dans cette taverne... Je suis une tenancière affreuse.
Mais là, j'accumule les lectures, j'accumule les jolies choses à raconter, et c'est mieux de pouvoir mettre des mots sur ces sentiments, et encore mieux, si, pourquoi pas, ces mots pouvaient toucher au moins une personne un jour, en quête de jolies choses...
Donc je reviens (j'espère !) afin de mettre tout ça à jour.

*****
Fantasy


Les seigneurs de Bohen
de Estelle Faye

Critic

2017

592 pages

*****

Je reviens avec une auteure que j'ai découverte aux Imaginales, et qui, à chaque fois qu'elle s'exprime, m'emporte dans sa frénésie passionnée.
J'ai nommé Estelle Faye. Pour son roman sur Bohen.
(J'ai aussi commencé son autre série La voie des Oracles, j'en parlerai peut-être un jour...)

Dans ce roman, on se fait happer dans un monde où la magie fait partie intégrante de l'Empire, avec un bestiaire intriguant et surtout des personnages à se damner ! Un Empire qui, s'il était jadis puissant et incontestable, commence à s'effriter... Entre les légendaires vaisseaux noirs, nimbés d'ondes maléfiques, qui menacent les côtes et les intrigues politiques grondantes dans le dos du Pouvoir, rien ne promet que cet état de grâce va durer encore longtemps.
Et là, je m'arrête parce que sinon je dévoile toute l'histoire ! Pas que ça me dérange en soi, mais ça reste dommage pour qui qui voudrait le découvrir. Parce que c'est un roman qui mérite d'être découvert !

Pas qu'il soit parfait, il y a quelques petites choses qui m'ont chagrinée, comme ces moments d'amour si développés que tu te demandes si c'est un roman de dark fantasy à l'intrigue politique fournie ou un miroir pour les questionnements d'adolescents en découverte de leur corps. Ou comme ce "chien de guerre" (avec un nom pareil, on s'imagine déjà le tableau !) à la tête d'une armée de mercenaires, qui ne craint ni la poudre ni la mort, on se le représente comme une armoire à glace tout en muscles, en sueur et en cicatrices, mais qui se révèle être bien plus lisse que ça... Niveau crédibilité, il en prend un coup !
Mais c'est bien les seules choses qu'on pourrait reprocher à ce roman.
Parce qu'on y passe un fort agréable moment. Parce que l'univers en lui-même est riche et merveilleux, et que Sainte-Etoile est un mec que j'aimerais croiser sur ma route !^^ Parce que l'intrigue tient la route, chose rare en ces temps incertains qu'il est bon de le noter, et que, je sais pas si je l'ai déjà dit, mais les personnages sont gigantesques !

Maintenant je ne sais pas si c'est prévu, mais j'attends la suite, parce que je veux une confrontation entre magiciens, parce que je veux savoir si l'horizon cache des terres mystérieuses, parce que j'ai aimé l'ambiance sombre et décalée de Bohen.