SF
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Ravage
de René Barjavel
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folio pocket
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2000
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314 pages
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Comment ais-je pu passer à côté de cet ouvrage-là ? Comment, après tout ce temps à parler fin du monde moderne et début d'une apocalypse, j'ai pu passé à côté d'un événement français qui, à l'époque, à fait du bruit, beaucoup de bruit, on comprend pourquoi ?!
Il y a des fois où je ne me comprend pas... Il était pourtant tout près de moa, ici, dans la bibliothèque et je l'ai dédaigné de nombreuses fois ! Bah la couverture n'est pas très belle, ça doit être ça...
Ravage, ou le récit impitoyable d'un monde gouverné par la machine, l'informatique et la cybernétique. Tout est fait pour faciliter la vie quotidienne : des ordinateurs sont là pour faire le travail à notre place, pour penser à notre place, la publicité est omniprésente, les vêtements sont ultra-sophistiqués et maintenus en ultra-son (ça aura son importance pour la suite... hihi), des voitures volantes, des trains en plexiglas renforcé qui vont plus vite que la lumière... Bref, la technologie a prit place dans le monde, et le monde le lui rend bien... Accro qu'il est à son pouvoir, à son savoir, elle est tellement présente et s'est rendue à ce point indispensable qu'on a oublié comment on faisait avant...
Ça te rappelle quelque chose ?...
Peut-être que le poisson génétiquement modifié que les gens mangent au quotidien ainsi que ces légumes poussant sous serre trois fois plus vite que ceux qui n'ont connus que la lumière du soleil, cet astre ancestral et dépassé, te diront quelque chose, Ô Hôte attentif.
On est en 2052, et un brusque changement va détonner sur la terre comme un énorme coup de canon bionique venu du fin fond de l'espace ! Oui, carrément.
Arme atomique ? Trafic nucléaire ?
On ne sait pas vraiment qui a déclenché le tonnerre, puisque les informations ne peuvent plus se diffuser, mais coup de tonnerre il y eu !
Bon sang, comme je ne puis que me soumettre à ce genre d'avenir ! La panne électrique que je te répète sans cesse ! Barjavel y a pensé bien avant moa...
On la ressent, cette panne, lorsque les avions commencent à tomber du ciel... C'est grandiose.
De là, c'est tout comme j'avais imaginé : ce n'est pas la panne en elle-même qui détruit l'humanité, c'est l'humanité qui se détruit elle-même... La panique, suivie de près par des casseurs désirant plus que tout appliquer la loi de la jungle, la peur de la famine lorsque le courant ne semble pas vouloir revenir, l'ignorance du monde qui les entoure, la maladie, la folie, puis vient la survie, l'errance dans un monde dévasté...
Et puis cette découverte surprenante sur la route d'essais technologiques sur des cobayes humains... avec des résultats inattendus... inexpliqués... incontrôlables...
"Tout cela, dit-il, est notre faute. Les hommes ont libérés les forces terribles que la nature tenait enfermées avec précaution. Ils ont cru s'en rendre maîtres. Ils ont nommé cela le Progrès. C'est un progrès accéléré vers la mort. Ils emploient pendant quelque temps ces forces pour construire, puis un beau jour, parce que les hommes sont des hommes, c'est-à-dire des êtres chez qui le mal domine le bien, parce que le progrès moral des ces hommes est loin d'avoir été aussi rapide que le progrès de leur science, ils tournent celle-ci vers la destruction."
Oui, parce que la Science nous échappera un jour... A trop vouloir se prendre pour Dame Nature... Tu connais la suite.
"Caprice de la nature, avertissement de Dieu ? Nous vivons dans un univers que nous croyons immuable parce que nous l'avons toujours vu obéir aux mêmes lois, mais rien n'empêche que tout puisse se mettre brusquement à changer, que le sucre devienne amer, le plomb léger, que la pierre s'envole au lieu de tomber quand la main lâche... Nous ne sommes rien mon jeune ami, nous ne savons rien..."
Grandiose !
Je l'aurais bien classé au rang de Relique, si le héros n'était pas aussi antipathique... et si ce final...
Non, en fait le final est parfait. En y réfléchissant, on y découvre en se prenant une claque dans le museau que l'homme est irrécupérable... Et ça, c'est une vision tellement pessimiste et tellement juste que je ne puis que m'incliner face à l'inexorable destin qui nous attend...
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