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Pièce Sombre :

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Salle des Archives :

Les films...
Qu'ils nous permettent de nous évader, qu'ils nous fassent rêver, rire, pleurer ou qu'ils nous irritent au plus haut point, ils sont l'émotion à l'état pur...
Alors Moa, je veux en parler, partager et avoir ton avis, Ô Hôte Curieux !

Quant à la lecture, plaisir solitaire, je découvre peu à peu que chacun recherche quelque chose de différent en ouvrant un livre... Quoi ? Telle est la question...
Je ferai ici un compte-rendu absolument pas objectif des livres qui se sont soumis à ma pupille...

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31 mai 2010

Histoire de Pieds

Roman “Classique”
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Les Chaussures Italiennes
De Henning Mankell
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Seuil
340 pages
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Sortie en octobre 2009
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Celui-là, je l'ai lu parce que beaucoup de monde le demandait, alors je m'ai dit, dans ma p'tite tête, qu'il y avait certainement une raison à cela...
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Et que dire de ce roman absolument pas noir, comme tu pourrais le penser, Ô Hôte Littéraire, si tu as déjà entendu parler de l'auteur ?... 
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C'est l'histoire d'un vieux monsieur, ancien médecin de renom, qui s'est exilé volontairement sur une île glacée en Islande. Là bas, il y a sa maison, et la mer... Niveau voisinage, il est traquille, et cela lui convient parfaitement. Oui mais voila, pourquoi s'est-il exilé, tu vas me demander ? Parce qu'il a commit une faute professionnelle plutôt inacceptable dans sa jeunesse, et qu'il ne s'est jamais vraiment pardonné.
Mais un jour, alors que sa vie est derrière lui, il trouve quelqu'un sur son ponton ; quelqu'un qui n'est autre que... l'amour de sa vie qu'il a lâchement abandonnée 40 ans auparavant ! Que fait-elle là ? Pourquoi revient-elle après tout ce temps ? 
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Point d'intrigue farfelue dans cette jolie histoire toute simple, mais davantage une idée de rédemption. Ce vieil homme, qui s'est auto-puni pour une erreur terrible, sans pourtant jamais oser se mettre face à la réalité, qui a fuit la vie, ainsi les personnes auxquelles il aurait pu s'attacher, se retrouve ici confronté à toutes ses peurs les plus enfouies. A savoir le dialogue avec les gens, le pardon, l'acceptation de l'autre...
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En te refaisant le compte rendu, Ô Adoré, je me rends compte que finalement, dit comme ça, il n'est pas si mal, comme roman, mais sur le coup, je n'avais qu'une idée en tête : les livres "réalistes", si je puis dire, ne sont vraiment pas ma tasse de thé... Autant, combien de fois j'ai entendu l'argument contraire comme quoi les romans de SF ne sont pas dignes d'être lu, puisqu'ils relatent des ignominies "non-réalistes", et que cela me faisait (et me fait toujours) hurler à la lune ; autant je me rend compte, présentement, que c'est précisément ce que je recherche dans un livre
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Que je t'explique : la lecture est pour moa un moyen de m'évader. Et pour que les mots puissent emmener céloantropophane et Monsieur Muse, j'ai besoin d'action, d'aventures, de quêtes miraculeuses et mirobolantes et mirifisciantes même si ça n'existe pas, c'est justement ça qui est bô ! Je veux que l'Imagination l'emporte, que la folie gouverne, que le chaos règne sans merci et que la lave bouillonne à chaque coin de rue dévastée par la lèpre et la syphilis, tandis que les hommes, métamorphosés en bêtes féroces, se suceront le sang dans une orgie terrible de boue et de poussière d'étoiles !!!
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C'est pourquoi, je vais balancer l'argument contraire, veux-tu m'excuser pour ce point de vue devenu j'en ai peur, affreusement clair : la vie commune d'un mec lambda ne m'intéresse pas. Oui je l'admets, ça ferait presque peur, dit comme ça. Mais il faut cesser d'être hypocrite, et ma confession se fait sans honte. Cette existence simple pourrait être la mienne, (sans compter la médecine, et le froid, et la peur des autres, et...) alors j'ai du mal à y trouver de l'intérêt propre à me faire rêver. Dans un livre je veux dire... Si t'arrives à me comprendre dans tout ce farfouillage de mots, tu es devenu super fort dans l'art de décoder le Moa...
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PS : T'as vu Princesse, c'est plus du Belfond !!!

Charmant Hasard

Roman "Classique"
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Si par hasard
.de Jean-Baptiste Destremau
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Max Milo
315 pages
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Sortie en mars 2010
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Ah le hasard, un grand mot pour un concept qui nous glisse entre les doigts dès qu’on met l’index dessus ! Claire, 16 ans, et héroïne de ce roman, a décidé de vivre en fonction de Lui, son nouveau dieu. Depuis la mort accidentelle de ses parents et de son petit frère lors d’un voyage dans l’Ouest américain, elle décide de se dévouer entièrement à ce hasard qui lui a sauvé la vie. La voilà qui s’enfuit à travers les Etats-Unis, puis traverse l’océan, direction le pays le plus binaire qui soit, le Japon.
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Un roman initiatique, qui avait l’air pas mal du tout, dans cette quatrième de couv’ ! Une jeune fille perdue, en proie à ses démons intérieurs, qui va tenter de se reconstruire peu à peu, en fonction de ses rencontres, heureuses ou non, une jeune fille qui va apprendre à vivre quoi !
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« - Et ça te rend heureuse, Claire san ?
- Heureuse ? Je ne sais pas vraiment ce que ça veut dire. Je ne sais plus… Je pense que oui, par moments, je suis heureuse. Malgré tout… tout ça… Parce que justement, je ne me pose plus de questions. Quelqu’un d’autre décide pour moi.
- Tu penses que ça peut durer longtemps ?
- Je ne sais pas. Ce dont je suis sûre, c’est qu’il n’est pas d’autre moyen de vivre pour moi… Je deviendrais folle…
- Je t’admire parce que tu as trouvé comment lutter. Comment ne pas sombrer. Ta démarche peut paraitre risquée, démente, mais si c’est la seule… Il faut du courage tout de même.
- Non, au contraire. Rester aurait été courageux. Pas partir.
- Mais… tout ce que tu as enduré…
- C’est un tout… Je me suis préparée à ça. Je sais aussi que je peux repartir du jour au lendemain. À la faveur d’une rencontre. Ou de je ne sais quoi. Quitter le Japon. Ou faire d’autres mauvaises rencontres. Et ne pas m’en sortir cette fois. Mais il y a, au fond, une conviction. Que malgré tout ça, malgré la mort de Papa et Maman, de Maxime qui n’avait même pas treize ans, je m’en suis sortie. Par chance. Le hasard a voulu que je survive. C’est à cela que je me raccroche. Depuis le début. Tout le reste, c’est du vent. Alors… je le respecte, je suis ses injonctions. »
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Oui, mais un livre qui tourne vite en ramassis de clichés et qui n’apporte rien, au final. Un happy end prévisible depuis le début, ce qu’il se passe entre la première et la dernière page semble une accumulation de scènes sans aucun lien, et une héroïne pathétique qui ne se plaint pas, non, mais qui parle trop, à mon goût, pour une soit-disant traumatisée de la vie ! On n’y croit pas, à ce voyage, qui se voulait autant intérieur que physique. On n’y croit pas, parce que ça commence comme commencent les téléfilms de M6 : l’adolescente se retrouve seule, elle est recueillie par des flics qui sont beaucoup plus bouleversés par son histoire que par toutes celles qu’ils ont croisées auparavant, la femme flic va se sentir plus touchée que jamais elle ne l’a été, oui bon, là, j’ai dis stop !
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Je ne dis pas que c’est mauvais, je ne suis personne pour juger un talent d’écriture, mais je sais ce que j’attends en tant que lectrice ; et ce que je déteste, c’est bien qu’on me dise tous les fonds et les tréfonds d’un mal intérieur ! On est censé le sentir, si c’est bien écrit… Je crois… On est censé mesurer de nous-même toute l’intensité des sentiments et les déchirements de l’âme… Ici, dans ce roman, tout est écrit noir sur blanc, nous privant de ce fait du plaisir de l’imagination…
Et puis, pour quelqu’un qui est censée livrer sa vie au Hasard, elle en parle beaucoup trop, la Claire, et elle réfléchit énormément, faisant des choix personnels, malgré cette dénigration apparente qu’elle nous jette à la figure.
C’que j’en dis…
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Un livre qui ne restera pas dans ma mémoire, je pense…
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C’est décidé, je vais tantôt retourner à mes premières amours, plus passionnées que ces romans “authentiques” qui ne sont que du vent…
Et sinan, ça va Toa, Ô Adoré ?

19 mai 2010

L'île du Volet (euh...)

Polar
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Shutter Island
de Dennis Lehane
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Rivages Thriller
293 pages
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août 2003
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Arf comme il a bien grandi, le petit Léo !!! Depuis Titanic où était la caricature du jeune freluquet blond, en plus, il a bien grandi, il a prit du poids, que dis-je, du muscle, de l'assurance, et surtout, du charissssssme. *soupir*
Ah si si, mais même si ce que je dis, enfin, ce que j'écris, est parfaitement vrai, quand tu y penses, et que tu ne te mens pas à toa-même, je risque de me discréditer à tout jamais face à tes yeux de Critique Assidu... N'est-il pas ?
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Tu vas alors penser que je n'ai allumé que mon cerveau macho et que je juge un film bien en fonction de la plastique de ses acteurs ! Or, c'est complètement faux ! J'avoue, dans certains cas, cela peut être une motivation à me pousser à poser mon délicat fessier sur un strapontin, mais certainement pas à dire qu'un long-métrage est fort réussi quand ce n'est pas le cas !
Voilà, je me défends dès à présent, comme ça, je n'aurai plus à le faire.
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Tout d'abord, parce que Shutter Island, je l'ai d'abord lu avant de l'avoir vu ! Toute la nuance est là, cher Hôte, toute la nuance est là...
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Roman d'investigation policière se déroulant dans un univers carcéral hautement gardé, car ledit établissement cachant en son sein des dangereux criminels pas tout seul dans leur tête. Lorsque deux marshals sont appelés pour découvrir ce qui a bien pu arriver à Madame Solando, une "patiente" qui s'est volatilisée de sa cellule, on commence l'enquête... Dans un monde glacial et étrangement teinté de chaleur étouffante. Dès qu'on met les pieds sur cette île, on sent bien qu'il se passe quelque chose de pas clair... On nous ment, on nous cache des trucs, on ne nous dit pas tout, et tu vois, je dis "nous" alors que je devrais dire "ils", "eux" quoi, enfin, "les autres"... Ah non, ça, c'est dans un autre truc...
Notre Princesse parlait de Conspiration, de Manipulation, de Paranoïa ( trois mots, trois concepts, trois Idées Absolues qui m'ont poussé à la lecture, comme tu t'en doutes ) et en effet, à ce niveau là, nous voilà servis ! Alors moi content !
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N'étant pas une lectrice assidue de Polar ou de roman Noir, je ne puis vraiment comparer avec d'autres... Je peux juste dire que si le filon exploité a été déjà vu ailleurs, on ne sait pas quoi penser du début à la fin, et même à la fin, j'avoue, ma tête de bois refusait l'évidence, c'est dire si évidence il y a... Si les marshals sont manipulés, nous aussi, "nous" lecteurs, et donc objectif réussi et un bon point pour le roman!
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Film de Martin Scorsese
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avec Leonardo DiCaprio, Mark Ruffalo, Ben Kingsley...
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24 février 2010
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Et puis, même s'il existe quelques passages fortement teintés de malveillance sanguinaire (normal, on est chez les dingos ! Même que moa, j'aime bien ! C'est fort... dépaysant ! héhé), il n'y a rien de vraiment dérangeant, ni de diaboliquement insupportable, alors ça, c'est bien !
Bon, je ne puis guère m’étendre davantage sans raconter la moitié de la chose, alors je voudrais juste donner mon humble mais néanmoins sublimement utile avis quant à la retranscription sur la Toile, parce que je l'ai lu un peu pour critiquer et hurler : "OOOOh mais naaan, ça se passe pô comme ça normalement euh !!!".
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Beh en fait, du coup, j'ai pas grand chose à redire... Un peu frustrant. C'est peut-être une des meilleures adaptations littérature-ciné que j'ai eu l'occasion de voir. (Beh alors, elle a pô du voir grand chose... Je t'entends, Mauvaise Langue !) Il n'y a rien d'inutile ajouté, rien de bien grave enlevé, et puis voilà... Je ne sais pas si je me serais autant prêtée au jeu si je ne l'avais pas lu, en fait, oui mais voilà, on ne le saura jamais !
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Si, juste une petite chose qui est dommage : Chuck Aule a beaucoup moins de charisme visuellement que descriptivement ! Pour dire, moa j'aurai bien vu le p'tit Léo dans ce rôle... Comprenne qui pourra.
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Comprenne qui pourra également ceci : cette fameuse et terrible, horrible, atroce phrase de fin...
« Mieux vaut-il vivre en monstre, ou mourir en homme de bien ? »
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Tu la vois, toa, Toa Qui a Vu le film !!!
Ben elle n'est pas dans le roman...
Je n'ai rien à ajouter...

18 mai 2010

Les Heures

The Hours, de Stephen Daldry
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avec Nicole Kidman, Julianne Moore, Meryl Streep, Ed Harris…
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19 mars 2003
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Il y a quelque chose de terrifiant, à regarder la vie…
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C’est terrible de se dire qu’on ne peut vivre le Bonheur qu’une fois dans son existence, une seule… fugace… fugitive… et éphémère petite fois.
Une fois celle-ci passée, tu te dis que ce n’était que les prémisses du bonheur, que tu pourras revivre de pareils moments, si ce n’est de meilleurs… mais non : tu ne te sens vivre, heureux et entier qu’une seule fois
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Cette idée, intrinsèquement liée au concept du suicide, comme poésie de la délivrance. On parlait de la même chose dans le film Parfum d’Absinthe
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Ici, c’est à travers le portrait de trois femmes, magistralement porté par trois actrices de talent, que l’on goûte à la saveur acre mais néanmoins ensorcelante du désespoir. Trois portraits, trois époques, un lien : un roman, dans lequel l’auteur a déversé toute son essence. L’auteur, c’est Virginia Woolf, qui écrit dans les années 1920 Mrs Dalloway, l’histoire d’une journée ordinaire d’une femme ordinaire. Celle-ci vit sa vie mécaniquement, comme tous les jours, et parade comme si tout allait bien. Mais ce n’est pas le cas. Derrière son sourire bienveillant se cache un mal-être que tout un roman ne saurait expliquer… Une vraie desperate housewife avant l’heure, si je peux me permettre la comparaison. Ce roman accompagnera le quotidien aussi morne et lisse, parfait, de Laura, une jeune mère de la banlieue de Los Angeles, 30 ans plus tard. À New York, de nos jours, Clarissa est l’incarnation physique de Mrs Dalloway, qui voue sa vie à un ami poète, sur le point de mourir…
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The Hours est construit dans un enchevêtrement de ces moments de leurs vies, moments typiques d’un quotidien terriblement fade, mais poétiquement essentiel.
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Si Virginia sombre peu à peu dans la folie, c’est à cause de sa conscience… En tant qu’être humain qui regarde la vie non pas comme des événements passés et à venir, mais comme un tout qui dépasse l’entendement, elle reste fascinée, horriblement attirée par le vide. Mais résumer le personnage à cela serait le déshonorer. Cela dit, je crois bien être incapable d’expliquer la force et la profondeur de cette passion, de cet absolu qui le compose…
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Il en est de même pour Laura. Elle-même est consciente de sa condition, et c’est bien là son ultime malheur. Une existence proprette, prenant son rôle de mère au foyer très au sérieux, elle a du temps pour penser… Quelle affreuse idée ! Elle se rend compte qu’elle n’est pas heureuse, même si on aurait pensé qu’elle a tout pour l’être : une belle maison, un mari aimant, un fils adorable… Mais son bonheur ne réside pas dans ces éléments, elle le cherche, elle le cherche, mais la raison populaire lui souffle qu’elle n’a pas le droit de se plaindre, et pourtant, si elle reste là, elle étouffera, elle mourra
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Clarissa quant à elle, se donne corps et âme à un homme qu’elle aime, d’un amour pur et Romantique. Il est poète, et a réfléchit sur le sens de la vie. De sa vie qu’il a bien failli perdre quand il a apprit qu’il avait le sida. Ce soir, elle va organiser une réception pour fêter le prix qu’il vient de recevoir… Mais cette soirée n’est peut-être pas pour celui qu’on croit…
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Que de tourments intérieurs pour un simple être humain, tout trimbalés qu’ils sont dans le tourbillon de leurs démons !
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The Hours, ce sont des portraits tellement grands qu’on pourrait disserter dessus pendant des pages et des pages ;
The Hours, c’est une réflexion sur la vie, son sens, sa fin, sur le bonheur et le désespoir qui ne s’expliquent pas, sur ces états-d’âme qui te tourmentent sans raison, sur la solitude et les choix.
The Hours, c’est un film poétique sur la quête de l’Amour et du Bonheur, et ça en devient un hymne à la vie, magistralement orchestré et porté.
C’est aussi un des plus beaux films que j’ai eu à voir.

« Un personnage meurt pour que les autres apprécient mieux la vie… »

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Maintenant, je m’en vais lire Mrs Dalloway

Odeur de la Fée Verte

Parfum d’absinthe, de Achim von Borries
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Avec Daniel Brühl, August Diehl, Anna Maria Mühe…
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1er Décembre 2004
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A quoi ça rime, la vie ?
Peut-on être réellement Heureux ?
« A quoi sert l'amour, s'il n'est qu'en pensée ? »
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Des questions, en vrac, qu'on s'est certainement déjà tous posées.
Des questions qui ne peuvent pas avoir de réponses réconfortantes.
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Parfum d'absinthe, ( notons que c’est le titre qui m'a attirée ! Mais ceci est une longue histoire... ) c'est un film tiré de faits réels ayant marqués l’Allemagne des années 30. Il nous relate les aventures surréalistes de jeunes gens en quête du bonheur, de l'Amour véritable, et peut-être plus encore. Ces jeunes, en pertes de repères, se plongent dans l'alcool et le sexe, et se retrouvent être de vraies "loques humaines", comme dirais un grand homme.
Ayant compris que le bonheur ne dure pas, ils décident de signer un pacte, et de se suicider une fois ce bonheur atteint, pour ne pas souffrir davantage...
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« Il parait qu'un homme ne peut être heureux qu'une fois dans sa vie... Une fois...
Après, il passe le reste de sa vie à payer ce bonheur. Nous devons nous en aller à ce moment précis, où tout est parfait, au moment ultime ! »
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Une vision pessimiste de l’existence humaine, mais une philosophie d’un malheur neuf, d’un mal-être touchant ceux qui en apparence n’ont pas le droit de se plaindre de leur condition des plus confortables. Mais le malaise frappe là où ne l’attend pas…
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Parfum d’Absinthe raconte un vertige donc, une violente irrégularité contemporaine, mais une défaillante humaine étrangement liée à la recherche de l'amour.
Ces jeunes, reflet même du désespoir, ne croyant plus en rien, aiment leur vie tout en la détestant ! C'est fort, c'est grand. Peut-être rêvaient-ils d'une vie meilleure, mais ils avaient certainement peur de voir autre chose. Une seule idée les obsèdent : le meurtre. Mais le meurtre non pas pour le meurtre, mais comme délivrance ; comme recherche d'Absolu.
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Je pense qu'ils voulaient vivre, tout simplement. Sans penser à autre chose. Le truc, c'est que peu de personnes y arrivent pleinement, quand on y réfléchit...
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« Cher univers, que personne ne nous pleure. Si l'on doit se souvenir de nous, qu'on le fasse dans la joie, car nous avons fait ce que nous devions faire : nous avons vécu. »
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Bouleversant.

17 mai 2010

Mr. Nobody

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Mr Nobody, de Jaco van Dormael
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avec : Jared Leto, Diane Kruger, Sarah Polley...
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13 Janvier 2010
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Aaaah, Chronos, tu me feras toujours parler de Toa avec une admiration, un dévouement et une prosternation sans faille !
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Distorsions temporelles, failles temporelles, cadre spatio-temporel, tout autant de termes charmants, où sont impliqués bien plus qu'un mot vide de sens et d'horizon.
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Dans Mister Nobody, il en est bien question, de problèmes posés par notre Maître à tous que les scientifiques sont bien incapables de résoudre avec certitude ! Donc forcément, j'adhère.
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C'est en réalité une histoire de choix. Tout est une histoire de choix. La vie... Le petit garçon, lui, est confronté à un dilemme. Ses parents divorcent. Sur le quai d'une gare, il doit choisir : doit-il aller avec son père ou avec sa mère ? Tant qu'il n'a pas fait son choix, tout reste possible. Une multitude de vies lui reste possible.
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Le film nous montre alors, par toute une série de scènes disposées sous un apparent désordre, toutes ces éventualités, tous ces moments de la vie possible qui découleraient de ce choix premier. Suivre sa mère ou son père ?
Il n'est pas question de tomber dans une vision manichéenne et rosée en eau de Cologne de la déchirure qu'apporte la séparation des parents, il est juste exposé le choix.
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On se rend alors compte qu'un pas, qu'une parole peut modifier à jamais le cour de ton existence, te rendre riche ou pauvre, heureux ou malheureux... T'apporter l'Amour, ou te le prendre à jamais...
Le petit garçon, lui, imagine...
Ou vois...
Ou espère.
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Peu importe au final.
Car quelles responsabilités que te faire emprunter un chemin si éloigné de ta route initiale par un simple pas en avant ! Que de responsabilités que te faire choisir une et une seule vie...
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" En échec, on appelle ça un Zugzwang, {spécial clin d'œil à quelqu'un de passage} quand  le seul coup valable pour s'en sortir serait de ne pas jouer..."
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"Je n'ai pas peur de mourir, j'ai peur de ne pas avoir assez vécu..."
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Mister Nobody, Gigantesque, et magnifique...

Robin Luxley ou Longtride ?

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Robin des Bois, de Ridley Scott
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avec Russel Crowe, Cate Blanchett, Kevin Durand...
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12 mai 2010
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Jusque là, Robin des Bois, c’était Kevin Costner qui crapahutait dans la forêt, avec son arc et ses flèches, qui tentait quelque larcin en lorgnant sur la bourse des gentilshommes, qui était en éternel conflit avec Jean, pas le frère, mais le détenteur du Trône, qui faisait la cour à Marianne, brune et bouclée, et qui attendait le retour de Richard Cœur de Lion

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Le nouveau Robin Hood, il était tentant, sous les traits de Russel ! Ben voui, Russel en armure, Russel en arme qui défie l’Empereur, Russel qui embrassait fougueusement Madame Lucius Caius Verus, ça envoyait grave du kiki, alors il n’y avait pas de raison qu’il ne porte pas haut ce personnage en collants verts !
.Héhé oui…
Oui oui oui…
Voilà voilà voilà…
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Les américains quand même, ils ne savent pas représenter les légendes avec des petits moyens ! Il faut que ça explose, que ça crie, que ça tue avec des flammes et des massues, que ça ressemble au débarquement de 44 alors qu’on est au XIIè siècle !
Aaaah, ils ne comprendront donc jamais que le conflit anglo-français est d’abord un lien amical, une boutade sympathique, une amitié basée sur des invectives, un amour inavoué !
.Ce qui nous donne au final, un énième film d’action, manichéen qui plus est, sans aucune autre saveur que des batailles insignifiantes… Et en plus, ils ont fait coulé la fleur de Lys !!! Mon côté chauvin ne l’accepte pas !
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Ce Robin des Bois-là était censé nous raconter la raison du pourquoi Robin est devenu Des Bois. Je dis « censé » parce qu’il n’y a pas grand-chose de crédible là-dedans. Déjà, ils nous tuent Richard Cœur de Lion dans une Croisade obscure dont on ne saisit pas vraiment les tenants ni les aboutissants ; ensuite, il me semble que Robin était connu à Nottingham, et non pas qu’il y venait incognito en prenant l’identité d’un autre… Voilà qui me laisse perplexe ; enfin, si le mec en collants le plus connu de la forêt a prit le nom de Dame Nature, c’est pour une raison simple qu’on ne retrouve pas dans le film… Ce sont quand même les bases de la légende, et Ridley Scott a fait fort en les dédaignant aussi évidemment !
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Mis à part Russel et sa grosse voix de leader, il n’y a pas grand-chose dans ce film.
Au moins, avec Kevin Costner, il y avait un peu de psychologie des personnages, et un peu plus de réalisme… Un peu plus d’authenticité.
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Alors que là… Non, je ne voterai pas pour Ridley Scott.

6 mai 2010

Alice in Underland


Alice aux Pays des Merveilles, de Tim Burton

avec Johnny Depp, Mia Wasikowska, Helena Bonham Carter, Anne Hathaway...
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24 mars 2010
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Sur ma faim, Alice m'a laissée.
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Je ne voulais pas le dire, mais il faut se rendre à l'évidence : Disney et le Grand Tim ne font peut-être pas bon ménage. Parce que je l'attendais depuis perpèt' ce film ! Parce qu'il y avait Johnny et Tim et que normalement, ça me suffit pour courir vers la sombre contrée sans me retourner. Et puis parce qu'il y avait ces premières photos... exquisement sublimes !
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Cependant, un brin d'appréhension est venu me heurter dès que le logo du château de Mickey est apparu. Certes, ils sont très beaux, le logo et le château, mais j'ignorais qu'ils étaient à l'origine de cet Alice là...
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Tu comprends, Ô Adoré, moa je voyais ce film comme une virée vers l'inquiétant pays aux merveilles, avec Tim Burton aux commandes, il aurait été farfelu, magique et sombre à la fois, tout en gardant un brin de féerie, de fantasques bariolages et grinçantes majestés. Il devait tendre vers la perfection visuelle, mêlant la démence au génie, le merveilleux à l'ombre, le passé, le présent et le futur...
Mais c'est un Disney.
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Et Disney freine à n'en pas douter le génie créatif du réalisateur.
Cela s'explique facilement : ils ne peuvent pas nous présenter des personnages aussi sombres que ceux de l'ambiance morbide de Tim, qui d'habitude est loin de jouer avec de l'édulcorant cinématographique. A partir de là, comment veux-tu, bougre d'âne que je suis, que cet Alice là soit aussi ténébreux que tu l'aurais voulu ??? Impossible.
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Alors même si les costumes sont magnifiques à en faire damner une Tavernière , même si les décors sont succulents ( oui, autant qu'un décor puisse l'être ), même si la Reine Blanche décroche haut la palme au niveau de ma préférence acteurielle ( passant de ce fait devant le Chapelier Fou, oui oui, tu as bien lu, je ne l'explique pas moa-même ), même si la beauté visuellement esthétique ou esthétiquement visuelle, au choix, ne peut que te heurter la pupille et te faire partir loin vers ces mondes magiques et fantasmagoriques, il y a ce petit quelque chose qui me pousse à te parler de ce film avec une certaine retenue, un arrière-goût qui m'empêche de m'extasier devant l'œuvre de Lewis Carroll.
Enfin, ce n'est pas vraiment l'œuvre, c'est la suite de l'oeuvre, l'œuvre revisitée.
C'est très sage au final.
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Et je n'y ai point trouvé la patte de Tim dans toute cette avalanche de couleurs.
Et l'histoire manque.
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On en vient alors à une évidence qui devient déception que je refusais d'admettre jusque là, tellement je crains...
Je crains que le cinéma ne prône plus que le grand spectacle aux dépends d'une histoire bien ficelée... Non pas que les films ayant un truc à dire n'existent plus. Mais plutôt que les films désirant nous en mettre plein les mirettes, esthétiquement parlant, ne misent plus que sur les effets spéciaux et relèguent le scénario au second plan. Ce qui serait dommage.
Mais qui semble évident.
J'ose espérer que non.
Cela dit... Avatar... Alice... Le Choc des Titans ?...
C'est dommage.
Voilà tout.

5 mai 2010

Coco Givrée, de Nadine Monfils


Roman Policier (?)
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Coco Givrée
Nadine Monfils
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Belfond
264 p
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Mars 2010
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Forêt. Extérieur nuit. Une petite route serpente au beau milieu des bois. Ce soir-là, il y a la fête des bonhommes de neige. Laurie était toute contente d’y poser son petit pied de fillette toute mignonne, toute bouclée. Mais lorsque la voiture tombe en panne au beau milieu du « carrefour de la mort », là où, dit-on, des fantômes viennent vous entrainer vers le Royaume d’Hadès, on sait que Laurie ne reverra plus la lumière du jour…
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Ainsi commence cette enquête complètement folle. Car il s’agit bien d’une enquête, où deux flics complètement blasés de la vie - et des femmes - vont tant bien que mal tenter de se dépatouiller dans cette mélasse que constitue cette affaire. Des jeunes filles disparaissant mystérieusement dans la nuit ; des corps retrouvés dans des postures rappelant étrangement des tableaux de Magritte ; des histoires de fantômes, de meurtres, de double identités… Il y a de tout dans ce roman ! Même une chienne, répondant au nom sucré de Téquila, qui fait des sourires quand elle boit de ce breuvage alcoolisé. Et puis cette prostituée, Coco, favorite des deux inspecteurs, qui, après s’être fait virée de son appartement, débarque chez l’un deux, accompagnée de sa mémé, fan incorrigible de Johnny Cadillac, le sosie belge du cœur de rockeur Hallyday ! Et puis il y a ce clochard, qui est amnésique, et qui semble curieusement lié à cette affaire de meurtre qui hante les rues paisibles de Pandore…
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Une enquête qui part dans tous les sens ! C’est à la fois macabre et poilant, surnaturel et loufoque. Dans un style qui n’est pas celui du prix Goncourt, et c'est tant mieux, Coco Givrée permet de se détendre, et de découvrir une écriture très visuelle.
Tellement qu’on devrait en faire un film ! Ah si si !


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Fille mangeant un oiseau ou Le Plaisir - 1927 - René Magritte
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Comme cette scène terriblement inquiétante et complètement folle où le clochard se rend chez une vieille dame pour l’aider dans son ménage… { J’aurais dû l’écrire, pour te la soumettre tiens… } La mamie qui, du fond de son fauteuil roulant, passe d’une personnalité à l’autre, du tout mielleux à la folie furieuse, le tout dans une ambiance glauque et malsaine, mais dont on ne peut pas avoir peur tellement c’est phénoménal, et insensé.
Obscure comme description… Mais je ne peux pas faire mieux…
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C’est une succession de scènes, cinématographiques, où l’atmosphère prend le pas sur les mots…
C’est Coco Givrée, et je te le conseille, Ô Hôte Littéraire, parce que c’est quand même sacrément givré ! Voui…
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Nadine Monfils est l'auteure de plusieurs romans dans ce style, comme Contes pour
petites filles perverses, Babylone Dream, Nickel Blues

ou Tequilla Frappée, si ça te dit quelque chose...

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Le Gang des Mégères Inapprivoisées, de Tom Sharpe

Roman Humour
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Le Gang des Mégères Inapprivoisées, ou comment kidnapper un mari quand on a rien pour plaire
Tom Sharpe
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Belfond
232 p
.Sortie en Février 2010
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Déjà, rien que le titre met dans l'ambiance !
Comme il l’indique si bien, il raconte l’histoire d’une famille matriarcale, qui, quand on remonte à ses origines à moitié viking, n’explique pas vraiment l’attitude des ces femmes consistant à kidnapper des maris fertiles qui pourront leur donner des filles.
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Ce roman couple deux histoires, qui bientôt n’en feront qu’une. Celle de la famille Grope, vivant à la tête d’une demeure infranchissable gardée par deux taureaux de combat, et celle de la famille Burnes, composée d’une mère ne vivant qu’à travers des romans à l’eau de rose, d’un père banquier coincé jusqu’au trognon et de leur fils Esmond, qui n’a aucune personnalité.
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« Mme Burnes n'était pas une femme à qui l'on déniait le droit d'être mère. Grande et frivole, avec un appétit insatiable pour les histoires à l'eau de rose les plus mièvres et les plus bêtes, elle avait acquis une passion inextinguible pour l'Amour. En d'autres termes, elle vivait dans un monde où les hommes, tous aristocrates, faisaient leur demande en mariage au sommet d'une falaise, une nuit de pleine lune, tandis qu'en contrebas les vagues se fracassaient contre les rochers. Leur requête était acceptée avec un mélange de ravissement et de pudeur, après quoi il étreignaient leur pure fiancée contre leur torse viril. »
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Jusqu’au jour où ces trois personnages vont se réveiller, ou péter un boulon… Parce que lorsque le père décide d’assassiner son fils au couteau à découper - pour son bien - sa femme le prend un poil mal, et met son fils à l’abri chez son frère, Albert, trafiquant pas très clair vivant dans un mobil-home fort classieux avec sa femme… née Grope !
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S’en suit une folle virée dans tout le pays, et même un peu dans le reste du monde ; une enquête où même les forces de l’ordre, d’une mauvaise foi impressionnante, ne sauront pas où donner de la tête, des quiproquos habiles et des dialogues de sourd comme on les aime.
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Dans un humour so british, Tom Sharpe signe une farce décapante, et se plait à mettre ses héros dans des situations complètement et follement déjantées, idiotes et improbables.
.Oui, c’est ça qui est exquis, l’invraisemblance des scènes et les personnages carrément déments !
Moa, j’ai bien rit.
Plus c'est bête, plus c'est drôle...

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.« - Il a besoin de voir un médecin et vite, reprit-elle. Si tu ne me crois pas, va tâter son pouls.
Albert réussit à se lever pour retomber immédiatement à genoux - dans le vomi d’Esmond. Il jura et attrapa le bras de son neveu.
- J’trouve pas de pouls, gémit-il. Il n’en a pas.
Un instant, Belinda songea à lui faire remarquer qu’il ne devait pas chercher au dessus du coude, mais y renonça. »