Uchronie
1Q84
de Haruki Murakami
Belfond
2011
env. 1500 pages en tout.
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Succès littéraire annoncé ! C'est fou le nombre d'exemplaires que j'ai emballé pour Noël ! Alors forcément, ça a piqué ma curiosité...
De Murakami, je n'avais lu qu'un livre : Sommeil, dont je n'ai pas fait de critique ici parce que... parce qu'il m'avait largué, et que j'aime pas ça, être larguée !
Alors pourquoi, vas-tu me demander avec raison, Ô Hôte Attentionné, pourquoi te borner à lire autre chose de ce monsieur pas tout seul dans sa tête ? Ben, vais-je te répondre, parce qu'il ne faut pas rester sur une défaite, parce qu'il ne faut pas partir avec des idées toutes faites, ce n'est pas bien.
Alors j'ai suivi l'engouement mondial, et me suis laissée porter par les notes de la Sinfonietta de Janacèk au rythme lancinant des aventures de Tengo et Aomamé.
Aomamé, femme fatale, professeur de sport et tueuse à gage lors de son temps libre, et Tengo, écrivain amateur qui va se retrouver malgré lui dans une frauduleuse histoire de ghost writer. Parce qu'à la base, il y a Fukaéri, "jolie jeune fille de 17 ans" qui a écrit une histoire, son histoire, parlant d'un monde où brillent deux lunes, où les Little People forment des chrysalides de l'air, où certains reçoivent et d'autres perçoivent...
Un monde qui va se matérialiser devant nos (leurs) yeux ébahis et remplis d'incompréhension.
J'ai aimé le synopsis, mais le résultat fut... étonnant.
En fait, mon problème vient que j'aime pas être baladée sans obtenir de réponse. Ici, on nage en plein dedans ! Dans cette manie de nous faire apercevoir avec ingéniosité un monde étrange où règne une atmosphère pesante à l'arrière goût surnaturel et de nous retirer tout de suite le pain de la bouche.
Monde parallèle ? Monde fantasmé ? Monde tiré du pouvoir de la littérature ?
Pour le savoir... Il faudra miser sur notre imagination.
Au final, ça aurait pu être bien, si les innombrables répétitions ne plombaient pas le récit déjà bien lent. Alors je ne sais pas si c'est la traduction qui veut ça, mais le troisième tome fut on ne peut plus déplaisant et rébarbatif. Comme s'il fallait le plus en dire sans parler du cœur même du scénario...
Une grosse déception donc, qui ne fait que nous souffler les prémices d'une illusion. On y parle de beaucoup de choses, de temporalité, d'univers mouvant, de destin croisé, de symptômes magiques, mais on ne creuse rien, on nous laisse le choix, peut-être un peu trop à mon goût.