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Pièce Sombre :

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Salle des Archives :

Les films...
Qu'ils nous permettent de nous évader, qu'ils nous fassent rêver, rire, pleurer ou qu'ils nous irritent au plus haut point, ils sont l'émotion à l'état pur...
Alors Moa, je veux en parler, partager et avoir ton avis, Ô Hôte Curieux !

Quant à la lecture, plaisir solitaire, je découvre peu à peu que chacun recherche quelque chose de différent en ouvrant un livre... Quoi ? Telle est la question...
Je ferai ici un compte-rendu absolument pas objectif des livres qui se sont soumis à ma pupille...

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2 déc. 2010

Moins d'un billet

Ces derniers temps, je ne sais pas ce qu'il se passe, mais je crains d'être entrée dans une spirale dévastatrice du Septième Art... Je les enchaîne, les déceptions, et si je te disais tout ce que ma pupille à eu le malheur de voir, tu vas penser que je suis une insatisfaite refoulée, frustrée et incorrecte...
Qui sait, c'est peut-être vrai...
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Ou alors il doit exister des périodes d'infortune, que tu ne peux éviter, que tu ne peux qu'affronter les yeux plissés au risque de voir le navire couler. Ce qui n'est pas notre volonté...
Mais comme il me plait de me contredire, ne parlons pas de ceci maintenant.
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99 francs, de Jan Kounen
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avec Jean Dujardin, Jocelyn Quivrin, Patrick Mille...
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26 septembre 2007
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J'ai volontairement choisi de te parler de la version non transcrite en euros, parce que je trouve ça idiot, je transformer 99 francs en 15 euros.
Ce que ça change dans le film ? Rien du tout...
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Que ce soit en francs ou en euros, nous sommes toujours en présence d'Octave et sa bande de joyeux drilles, publicitaires, maitres du monde. Comme ils le résument très bien, ce sont eux aujourd'hui qui décident ce que tu aimeras demain.
Jour après jour, nous découvrons l'envers du décor, le quotidien dépravé d'un univers inquiétant... Le monde impitoyable de Dallas, c'est de la guimauve à côté de celui de la pub.
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Des journées de manipulation mentales rythmées à grands renforts de sniffage de coke, de festivités délurées et de stripteaseuses tout en arguments, Octave aime sa vie. Du moins, celle qu'il s'est créée, dans salauland, lui sied plutôt bien. Jusqu'au jour où il tombe amoureux...
Le Joufflu n'étant pas compatible avec le papillonnage irrespectueux, il va amener quelques remous avec lui. Et à cela, Octave n'était point préparé ; la déchéance tragique s'installe.
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Le sujet, rondement mené, est imparable.
La manière d'amener le sujet, quant à elle, est irrésistible... 
Porté par un Jean Dujardin tout en cheveux, avec quelques apparitions inopinées de Beigdeber et sa gueule de con [ pardon, n'y voyez rien d'offensant ] qui n'a rien à faire là, le film passe de comédie critique à satire mordante de la société de consommation qui nous gouverne.
De tourbillon fou où on se prend mille étoiles dans les yeux au choc frontal d'une réalité impitoyable, il n'y a qu'un pas que Jan Kounen franchit avec délectation.
C'est très bien vu, et ça fait réfléchir...
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L'heure et demi passe très vite, tant qu'on n'a pas réellement le temps de réagir sur le coup. Et ça, c'est un signe.
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J'ajouterais seulement un bémol pour la deuxième fin, présentée comme telle, à l'image d'une publicité parfaite dans un monde parfait, que j'ai trouvée mal amenée, trop longue et inutile (serait-ce une volonté ? En effet... Mais ce n'est pas une raison ) puisqu'elle m'a goûté mon plaisir...

Vita Aliorum

Science-Fiction
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Chroniques martiennes
de Ray Bradbury
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Folio SF
318 pages
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2002
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Et si on n'était pas seuls dans l'univers ? Une question guère nouvelle, qu'on s'est tous surpris à se poser alors que les étoiles gravitent brillamment haut dans le ciel. Une question qui est juste apparue à certains, une question qui a eu pour effet une divagation enthousiaste pour d'autres, une question qui a donné lieu à un récit pour d'autres encore... Mars étant, scientifiquement parlant (oulà, qu'est-ce qui m'arrive moa, de parler science ?), la planète la plus proche de la Terre susceptible d'avoir accueilli une présence vivante, et il n'en faut pas davantage pour amener les imaginations fertiles vers des horizons de voyages spatio-temporels... pour notre plus grand plaisir !
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Et puis, Bradbury n'est pas vraiment un p'tit nouveau dans la matière, alors je ne me mouille pas trop pour la présentation du sujet. Cela dit, je débute en ce qui concerne les expéditions martiennes : d'habitude, je suis plus trempée dans les farfadets et les guerres héroïques, que veux-tu, on ne puis tout connaitre, Ô Adoré.
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Mais je m'égare.
Le point de départ de ces Chroniques est le voyage sur Mars. Les terriens l'ont toujours convoitée, il est logique qu'un jour, des hommes fouleront sa terre... Qu'y trouveront-ils alors ?
Ray Bradbury se l'est imaginé, et a construit toute une série de récits mettant en scène la progression et l'acharnement d'une colonisation certaine. Des situations tantôt absurdes, drôles, tantôt terriblement tristes et injustes, tantôt prévisibles, mélancoliques...
Des nouvelles oscillant entre le fantastique et la SF, il est clair que ce cher Brad est un touche à tout qui le fait avec doigté, alors pourquoi se priver ?
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Une vision d'un futur où tout est possible, où vie est synonyme de destruction, où raison garder il faut savoir, mais que vient faire la raison là où le pouvoir entre en jeu ?
Une vision du futur qui ne peut que nous toucher, parce que malgré tout, ces personnages sont humains, et par certains côtés, te ressemblent, oui toa, Curieux Hôte.
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Voilà un petit extrait qui m'a particulièrement plu :
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« - On dirait que vous croyez aux esprits.
- Je crois à ce qui a été accompli, et bien des choses l'ont été sur Mars, les preuves sont là. Il y a des rues et des maisons, il y a des livres, j'imagine, des grands canaux, des horloges et des endroits pour abriter sinon des chevaux, du moins des animaux domestiques quelconques, à douze pattes si ça se trouve, qui sait ? Où que je tourne les yeux, je vois des choses qui ont servi. Qui ont été touchées et maniées pendant des siècles.
Demandez moi donc si je crois à l'esprit des choses dans la mesure où elles ont servi, et je répondrai oui. Elles sont toutes là. Toutes les choses qui avaient une fonction. Toutes les montagnes qui avaient un nom. Et nous ne pourrons jamais nous en servir sans éprouver un sentiment de gêne. Et d'une façon ou d'une autre, les montagnes ne sonneront jamais juste à nos oreilles ; nous leur donnerons de nouveaux noms, mais les anciens noms sont là, quelque part dans le temps et ces montagnes ont été modelées et contemplées sous ces noms-là. Les noms que nous donnerons aux canaux, aux montagnes, aux cités glisseront dessus comme l'eau sur les plumes d'un canard. Peu importe la façon dont y toucherons, nous ne toucherons jamais Mars. »
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Et puis, c'est toujours intéressant de voir comment le futur était perçu il y a de ça une cinquantaine d'années seulement...
Les Chroniques Martiennes, ou l'onirisme flattant la mélancolie... Ailleurs...
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Jubilatoire.

Big Brother is back

Je crois que je suis malade. Ne pas pouvoir s'empêcher de coupler littérature est cinéma, tu crois que ça a un nom ?
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En tout cas, le fait est là : si j'ai le malheur d'apprendre qu'un film est l'adaptation d'un livre [ ou vice-versa ] ( ce qui est plus rare, j'ai l'impression ), c'est définitif : je prendrais connaissance des deux. Point final.
Des fois, c'est un bon réflexe, qui donne naissance à une belle et grande histoire d'amour [ une pinte offerte à celui qui trouve à quoi je fait référence... petit malin ! ] ; mais il y a les autres fois... plus délicates... difficiles... plus affreuses !!!
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1984, de Michael Radford
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avec John Hurt, Richard Burton, Suzanna Hamilton...
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Production en 1984 (étrange, n'est-il pas ?!)
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Faisant irrémédiablement partie de ma semaine de la loose, autrement dit, de cette période terriblement soumise à l'Infortune, qui se prend pour une déesse, ah ! que je ris ! mais je la vaincrais !, 1984 tente laborieusement d'illustrer ce qui, visiblement, est impossible à illustrer. Le 1984 d'Orwell semble définitivement { oui, j'ai une folle envie d'user d'adverbes, cela te pose-t-il un problème quelconque ? } intouchable.
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Il était pourtant visiblement clair qu'un roman si parfait, au style si particulièrement jouissif et la prose merveilleusement maitrisée, fasse appel aux tréfonds de notre imagination. Le cinématographe est un Art magique, c'est indéniable, mais il a ses limites. En quoi, tu te demandes, Ô Hôte Cinéphile qui se sent d'un coup personnellement touché ? La réponse est simple : du moment où l'on crée un film, on pose des images. Du moment où l'on pose des images, on réduit d'une façon significative des nombreux éléments qui restaient flous dans ton esprit de lecteur, donc modelables à l'infini par ton imagination fertile.
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Et cette transcription d'une histoire que l'on avait portée aux nues sur le papier est horriblement passée sur la pellicule, visuellement parlant. Ça n'est pas du tout comme je l'avait imaginé. Tu t'en serais douté, Ô Hôte Perspicace.
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Le résultat est gris, morne, long et lent ; les personnages sont affreux, incompréhensibles, antipathiques. Alors là oui, les scènes qui se succèdent relatent presque linéairement le roman, mais c'est fou à quel point la perfection de l'un peut être bafouée par l'autre ! Je ne pensais pas que cela fut autant possible. Mais si.
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Ce qui est triste, c'est que ma vision de cette société régie par une entité toute puissante et impitoyable se retrouve entamée par cette vision d'un film d'hérétique accompli.  Il y a des fois où l'on devrait s'abstenir...
Pourtant, je vais tout faire pour l'oublier, ce qui est délicat, puisque je me force présentement d'y repenser pour te faire part de mes souffrances...
Fin du message. 
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9 nov. 2010

Bordel Luxueux

Il y a de cela quelques années, quand on était encore jeunes et innocentes, ma catin aux portes-jaretelles d’or et moa-même, [ je peux même te préciser que c’était en cours de Teuton, alors qu’on avait abandonné l’idée d’essayer de comprendre quelque chose ], sommes parvenues à la conclusion que quand nous aurions passé l’arme à gauche, nous ne serions certainement pas acceptées dans le royaume du Divin, pour des raisons diverses et variées dont je te passe les détails. Nous serions alors condamnées à errer dans les Bas-Fonds dudit Royaume. Qu’à cela ne tienne, n’ayant pas droit à l’hydromel coulant à flots dans les flûtes de champ’ divinement garnies d’or massif, il ne nous restera plus qu’à créer nous-même notre royaume de débauche et de perversité. La Révélation se fit alors : je deviendrais tenancière d’une Maison de Luxure.
Pourquoi je te raconte cela, Ô Adoré ?
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Tout simplement parce qu’à la seconde où j’appris qu’une série de canal ( création originale disaient-ils ) répondrait au doux nom de Maison Close, costumes d’époque à l’appui, mon cœur fit un bond ; partagée entre la hâte et la crainte, je ne savais où aller. Comprend bien : je n’aurais pu accepter de les voir transformer leur patronne en sale pétasse aigrie, égoïste, méchante et tyrannique ; mon futur virtuel était en jeu, en question, en pleins phares.
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Maison Close, de Jacques Ouaniche
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avec Anne Charrier, Valérie Karsenti, Jemima West...
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Octobre 2010
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Si l’intrigue se situe à la fin d’un siècle bienheureux, si les costumes méritent d’être vus, je crains bien que je me sois encore fourvoyée. J’avais pourtant plein d’espoir (oui oui, mélé d’appréhension), ça aurait pu être Rock & Roll, bestial, érotique et intriguant. Suivre les aventures mouvementées de catins de luxe, tu imagines ?! Tenues affriolantes de rigueur, corsets, ça va de soi, lampadaires tamisés, femmes de caractère, manipulations et plaisirs, tels auraient du être les maitres mots de l’affaire.
Mais non.
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Pas grand-chose ne se passe, malheureusement, dans ce soap à la française. Des actrices pour la plupart insipides, j’ai bien peur de le dire, tentent vainement de ressortir dans des « aventures » moins intéressantes que celles des Feux de l’Amour. Le résumé se fait bien vite : une jeune pucelle se retrouve enfermée et endettée dans cette maison close. Le tout est d’en ressortir. Elle y sera vendue au plus offrant, se fera un nom, des copines… 
Alors il leur arrive des trucs pas très cool, à ces demoiselles, mais la magie ne prend pas, et on en arrive à dire qu’il peut leur arriver n’importe quoi, ça nous fera pas de mal de l’apprendre. C’est bête.
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L’ascension formidable de la jeunette timide et fragile en femme fatale intrasigeante n’est pas très crédible. Même les scènes qui sont censées être trash, interdites aux – 16 ans, ne le sont pas.
Et finalement, c’est un ennui profond qui se fait ressentir.
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Voilà.
Dans mon bordel de l’au-delà, ce sera plus flamboyant. Si si.

19 oct. 2010

Kaboom

Kaboom, de Gregg Araki
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avec Thomas Dekker, Juno Temple, Roxane Mesquida...
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6 octobre 2010
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Ca, c'est la trrrrrèèèès bonne surprise de l'année !
Un OVNI indéfinissable, au scénario indéfinissable, que je vais tout de même essayer de te présenter en te donnant l'irrépressible de poser tes fesses au ciné.
Pour commencer, ne regarde pas la bande annonce : elle annonce un truc pire que ces films pour ados en manque de sexe genre American Pie. Ne rend absolument pas hommage à l'œuvre !
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De l'oeuvre j'ai dit ?
Peut-être, oui...
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Par où commencer ?
Je parlais de sexe là, tout de suite : certes, tes chastes yeux ne seront pas épargnés ni par les images, ni par les mots. Normal : on suit les aventures d'un jeune homme de 19 ans, Smith, à la fac. Sa meilleure amie, Stella, lesbienne affirmée, est l'insolence même. Smith se retrouve à coucher avec London, une blonde rentre-dedans, qui prend les choses en main, un soir de beuverie, mais fantasme sur son coloc', un surfeur blond con comme ses pieds.
Le point de départ te semble provoc' et pornographique ?
Tu as raison, Ô Suspicieux Hôte, mais il te faut dépasser tout ceci.
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Car on se retrouve bien vite en présence de rêves prémonitoires, de magie noire, d'énigmes de meurtre, d'enquête sectaire, etc. 
Smith est en effet persuadé d'avoir assisté à l'assassinat sauvage de la jeune fille rousse qui hante ses rêves ! Mais rien n'est moins quant à la véracité de ce fait, puisqu'il avait un peu abusé sur les cookies sous acide, ce soir-là...
Et puis Stella est persuadée que sa nouvelle copine est une sorcière ! Du genre qui peut faire sacrément froid dans le dos !
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Le tout donne un cocktail explosif qui oscille entre parodie et surréalisme. Un film qui mélange tous les genres, qui ne ressemble à rien, mais qui se réfère à tout. Ça part dans tous les sens ; les personnages sont aussi loufoques d'adorables, en bref, jouissif sous toutes ses formes serait le mot.

C'est fou, bête, inouï. 
C'est bordélique, sexy, parano.
C'est macabre, flippant, excitant.
C'est déjanté, mais terriblement délicieux.
Je n'ai qu'une chose à dire : encore !
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Avec une des nombreuses répliques qui restent :
Après que Smith énonce toute une série de "preuves" comme quoi son coloc' doit être homo, ou du moins, bi, sa copine rétorque : "C'est sûr qu'à part sucer des queues sur du Lady Gaga, on fait pas plus gay !"
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J'adôôôreuh !

Maison Volante

Là-Haut, de Pete Docter & Bob Peterson
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avec Edward Asner, Jordan Nagai, Bob Peterson...
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29 juillet 2009
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Comme c'est mignon, ce point de départ : un vieux monsieur, pour fuir l'industrialisation de son quartier, mais surtout pour vivre son plus grand rêve, va tout mettre en œuvre pour mener sa maison, remplie de souvenirs, là où feu son épouse le désirait : en haut des chutes du Paradis, en Amérique du Sud. C'est en Amérique, mais au sud.
Il accroche plein de ballons qui vont soulever sa demeure. La suite est simple : ça se conduit comme un voilier du ciel !
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Hein que c'est charmant ?! La poursuite de ses rêves, l'accomplissement de son existence, l'amitié naissante entre la nouvelle et l'ancienne génération, tout autant de thèmes touchants !
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Forcément, les choses vont se compliquer un peu, ce serait pas drôle sinan ! Il sa devoir se coltiner un scout un peu boulet sur les bords, qui veut adopter toutes les bêtes qu'ils croiseront sur leur long et embucheux chemin : un chien qui parle, un pigeon géant qui ne fait que des "boaaaaah" pour s'exprimer ! Le pauvre papy se traine littéralement tout ce petit monde avec bien du mal. Jusqu'à ce qu'il rencontre le méchant...
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Le tout reste gentillet, sans attachement particulier pour un film qui recycle sans cesse les ingrédients. Ce n'est pas déplaisant au final, c'est sympa une fois quoi !
Pas tellement envie de descendre ce film, ni de le porter aux nues. Il n'y a pas de quoi !
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Juste quelques véritables éclats de rire, avec les chiens, qui sont tout de même bien représentés, lâchant tout ce qu'ils sont en train de faire dès qu'ils ont la sensation qu'un écureuil traine dans les parages. C'est bête. Moa j'aime bien !

Mysterious Skin

Mysterious Skin, de Gregg Araki
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avec Brady Corbet, Joseph Gordon-Levitt, Elisabeth Shue...
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30 mars 2005
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Eh bien voilà, c'est fait. Cinq ans après sa sortie, je l'ai enfin vu.
Tous s'étaient mis d'accord pour dire que ce film était bouleversant, dur, troublant, et noir. Le sujet l'est ; ou comment se reconstruire après avoir subit un grave traumatisme enfant. J'avoue, un synopsis aussi délicat est difficilement traitable : on risque à tout moment de basculer dans un pathétisme faux et pitoyable ou, à l'inverse, dans la caricature sur-jouée et minable.
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Ici, rien des deux. Araki suit parfaitement bien la trame du roman ! [ Et tu sais à quel point je puis être pointilleuse sur le moindre détail, Ô Hôte Scrutateur, surtout quand c'est bien chaud dans mon esprit... ] Les acteurs sont justes. Et donc, là dessus, il n'y a rien à redire.
Mais...
Forcément, il y a un "mais".
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J'ignore si c'est du au fait que je m'étais fait une idée bien précise de la chose, des personnages, de l'ambiance, et caetera, mais je trouve que le film manque cruellement d'émotions. Les scènes se suivent et se poursuivent, des scènes du roman, donc "réelles", si je puis dire, mais elles se déroulent en oubliant le spectateur. On ne s'attache pas aux personnages, et c'est bien là le problème ! Eh oui, quand on décide de parler de la vie et des choix de deux jeunes hommes, c'est triste d'oublier de nous faire passer des sensations et des émotions sur ces-dits choix.
C'est bien la première fois que ça m'arrive, mais j'aurais peut-être limite préféré que certaines scènes soient supprimées, pour laisser d'autres s'étirer, pour laisser ces deux êtres torturés nous faire part de leur torture. 
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C'est dommage, parce que le reste est nickel : pas de scènes crues de violence ( le livre est 100 fois pire ! ), tout y est effleuré, peut-être un peu trop du coup...
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Ma foi, me voilà déçue.
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5 oct. 2010

L'Assassin Royal

Cycle Fantasy
L'Assassin Royal
de Robin Hobb
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J'ai lu
Tome 1 - 509 pages
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2001
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Il est des cycles fantasiesques, qui sont l'essence même du transport vers d'autres horizons. On y trouve de la magie, des batailles héroïques, des sentiments nobles dans un univers terrestre, maritime ou céleste autre.
Et L'Assassin Royal a son charme, faut pas croire.
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C'est l'histoire, la longue, la tragique histoire, de FitzChevalerie, bâtard du Prince Héritier, qui se retrouve un peu par hasard à la cour du Roi, caché par celui-ci, parce ça fait désordre de présenter un petit fils illégitime lors d'un banquet tout ce qu'il a de plus coquet. Mais comme ils sont plutôt sympa, dans la famille, ils accueillent sans trop faire d'histoires le jeune garçon, qui recevra une éducation princière : maniement des armes, études des lettres, de l'écriture et des secret de l'Art, ce fabuleux pouvoir qui consiste à s'infiltrer dans l'esprit des gens !  Le jeune Fitz est alors destiné à devenir la main armée du Roi, comme son nom l'indique... Il grandira aux côtés du maître d'écurie, ce qui est une fort bonne chose, puisque les animaux auront une place importante par la suite. En effet, le deuxième "pouvoir" hantant les plaines des Six-Duchés consiste en la fusion avec un animal... Une souillure fort mal vue des braves gens...
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S'en suit un long périple sur 13 romans (en France poches) ou 6 (outre-Atlantique, ou grands formats) où j'ai été tiraillée par pleins d'émotions différentes.
Parce que oui, au départ, j'ai quand même merveilleusement accroché à ce cycle fabuleusement fantasy, et cela malgré un héros si plaintif et geignard qu'il passe souvent les limites de l'insupportable. Subissant davantage qu'agissant, vagissant j'ai envie de dire, on a sacrément envie de lui claquer le nez contre une porte en bois massif. Mais il y a du charme qui s'insinue a chaque page de ces livres. Des personnages secondaires extrêmement bien travaillés et mystérieux qui attirent bien plus l'attention que le premier rôle. Et c'est bien là que réside tout le génie de l'œuvre : les relations qui les unissent sont si intenses que toute la beauté explose dans des scènes dramatico-tragiques comme j'aime !
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Tirée de la BD, qui semble assez vilaine, si tu veux mon avis...

L'Assassin Royal, c'est un parcours initiatique, porté par un héros qui n'en est pas un. 
L'Assassin Royal, c'est le récit puissant d'un homme ordinaire qui n'a pas choisi son destin, malmené par la vie et par les événements qu'il précipite.
L'Assasin Royal, c'est un cycle magique porté par des personnages hauts en couleur qui nous emmènent dans un monde où passion rime avec trahison, complots et manipulations.
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Du moins, tout ça correspond à la première partie...
La deuxième partie commence 15 ans après la fin de la première... Et Robin Hobb n'aurait peut-être pas du donner suite à sa tragédie. Certes, j'ai eu comme un pincement au cœur de quitter le Fou et Vérité le Roi-Servant, mais c'est à ça qu'on reconnait un bon livre, non ?
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La suite est censée un deuxième lot de péripéties plus ou moins glorieuses, mais ne fait que faire pencher la balance vers le bas. C'est une série de clichés et de déceptions qui s'accumulent, pour nous offrir un final heureux et décevant au possible. Des mystères qui n'auraient pas dû être éclaircis ; des rencontres qui n'auraient pas dû être faites ; des exploits qui auraient dû être évités... Bref un beau gâchis quand on voit tout ce qu'elle avait réussi à créer.
Alors on aura qu'à dire que le cycle se compose de 6 romans, et puis se sera parfait !

Ta vie contre un Twinkie

Zombieland, de Ruben Fleischer
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avec Woody Harrelson, Jesse Eisenberg, Abigail Breslin, Emma Stone...
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25 novembre 2009
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Habituellement, c'est pas vraiment mon truc, l'hémoglobine qui fuse, les boyaux qui giclent et les casse-croutes humains. C'est vrai quoi, les zombies, c'est moches, violents, ça mange salement et ça arrive toujours par surprise avec un fond sonore qui te fait bondir ton cœur vers le plafond. Alors j'aime pas. Je suis une vraie personne avec des vrais sentiments, tu crois quoi, Ô Affreux Hôte ?!
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Il n'y a peut-être que 28 jours plus tard qui fait exception à la règle... Et Je suis une légende, un cran en dessous...
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Et puis ce genre de films... De l'horreur parodique. 
Bienvenue à Zombieland nous propulse dans un avenir proche : après la paranoïa vache folle est venu le tour de l'humain fou, puis du zombie fou. Colombus est un jeune homme un brin trouillard, aussi costaud qu'un mérou en train de griller au soleil. En temps normal, il serait de la trempe des gens qui se font bouffer dès le début de l'épidémie, lorsque zombies il n'y avait point encore. S'il est encore là, alors que la Terre est devenue Zombieland, c'est parce qu'il respecte toute une série de règles... Il rencontre alors un jour Tallahassee, un mec, un vrai, dur et tatoué, qui roule en Cadillac et qui manie comme un dieu les armes les plus pointues. Lui, le déboulonnage des zombies, il en fait tout un art. Ils choisissent de faire un bout de chemin ensemble, dans ce monde dévasté et dangereux. Un chemin qui croisera vite celui de deux sœurs qui tentent également de survivre là-dedans...
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C'est idiot, sanguinolent, sans pitié et nul. Du coup, l'absurdité des scènes amorcent des débilités encore plus grandes. Voilà tout.
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Plutôt pas mal, comme divertissement. Pas un film qui révolutionne le genre, beaucoup moins grave que les autres cités précédemment, mais beaucoup plus frais. Oui oui !

4 oct. 2010

Mystérieuse Peau

Drame
Mysterious Skin
de Scott Heim
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Au Diable Vauvert
2005
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407 pages
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Cela fait plusieurs articles légers qui passent, et je me dis que tu vas penser que je ne jure que par l'eau à la rose. Alors j'ai décidé : parlons pédophilie !
Glorieuse idée, je sais...
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En vérité, j'ai été attirée par le livre quelques années après la frustration de ne pas avoir vu le film. Évident n'est-il pas ?!
Et je cherche depuis tout-à-l'heure la manière de présenter la chose. Les longues tournures ironiques et alambiquées ne seraient pas les bienvenues, aussi, ça va être rapide.
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Il s'agit du récit douloureux de deux jeunes garçons ayant été un jour confrontés à un moustachu peu scrupuleux. 
Voici la quatrième de couverture :
"Récit bouleversant de deux quêtes douloureuses, de deux destins meurtris que rien ne semble pouvoir apaiser, Mysterious Skin explore, sans complaisance, sensationnalisme ni faux-semblants, la question de la pédophilie, la complexité de l'éveil sexuel et le passage à l'âge adulte. Tracé d'une plume sobre, empreint de poésie et de délicatesse, un magnifique portrait de l'enfance, dans la violence de relations troubles et traumatisantes."
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Le premier, Neil McCormick, a plutôt bien vécu cette épreuve, si l'on peut dire... En tout cas, il glorifie sans cesse son bourreau, le hissant au rang de dieu amoureux. Le deuxième, Brian Lackey a choisi de ne pas se souvenir. Oubliées, ces heures passées entre les bras de l'entraineur. Jusqu'au jour où, trop hantés par ce qu'il a vécu, il choisit de partir en quête de son passé...
Si en effet, le texte est relativement sobre pour ce qu'il raconte, nous ne sommes pas épargnés par la violence quotidienne de ces jeunes.
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Quand l'un a choisi de vivre son homosexualité dépravée au grand jour (nous sommes entre les années 80 et 90, autant dire que la liberté sexuelle n'était pas la même qu'aujourd'hui), l'autre se consacre corps et âme à la découverte des petits hommes verts. Si en apparence, le récit, porté par ces deux-là, ne peut être que désordonné, sans lien et surtout puérile et commun, une ombre vicieuse s'insinue toujours en fond... Un passé commun, des plaies qui ne semblent pas pouvoir cicatriser, autant de sensations noires et éprouvantes pointent le bout de leur nez... Jusqu'au moment où elles éclosent et frappent, sans arrêt, sans pitié, nous offrant des scènes difficilement supportables.
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Pour sûr, ce roman apporte son lot de traumatismes, de violences et d'épreuves mais aussi de personnages touchants et attachants. Des personnages qui se cherchent, dont le futur à, semble-t-il, été déterminé l'été de leur huit ans. Nous avons deux témoins sous nos yeux : un qui a accepté, l'autre qui a fait un blocage. Deux parcours parsemés d'histoires  et de volontés différentes, mais une même souffrance qui explose dans un final si tendre et si éprouvant que je n'arrive pas à te résumer convenablement l'affaire...
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Pourtant, d'une certaine manière, je le trouve magnifique, ce livre...
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26 sept. 2010

Féerique conte

Il était une fois, de Kevin Lima
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avec Amy Adams, Patrick Dempsey, James Marsden...
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2007
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La vie, c'est pas un conte de fée !
La femme moderne, élevée avec une Barbie célibataire qui n'a pas peur de se taper Ken, GI Jo et Tarzan dans la même semaine, a cessé de croire au Prince Charmant et aux paillettes qui ornent le chemin sinueux mais tellement doré de la vie.
Quant à l'Amour avec la majuscule, on oublie ; le principal est d'avoir un partenaire avec tout ce qu'il faut là où il faut...
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Sauf que ce nouveau concept du Joufflu ne touche pas tout le monde. Giselle, elle, c'est une vraie princesse de conte, aussi cul cul la praline que possible, qui ne vit que d'amour et d'eau fraiche, de chansons et de communication avec les petits animaux de la forêt qui l'aident à faire le ménage, de belles robes découpées dans les rideaux. Pour elle, la vie est rose bonbon ; pour elle, qui a rencontré Charmant le Prince, excentrique, narcissique, beau et musclé, donc un peu cruche, tout n'est que joie et tendresse, bonté et sympathie.
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Sauf que sa belle-mère, la méchante sorcière tout de noir vêtue n'a pas grande envie de se faire faucher le trône par cette écervelée qui ne connait rien à la vie. Et comme c'est une sorcière, elle l'envoie direct et sans bagage dans le seul monde qui n'est pas aussi lisse et joyeux que celui de Gisèle : notre réalité... Elle sera alors accueillit par Patrick, jeune papa célibataire, quelque peu aigri et cynique, spécialiste en divorce, qui la prendra pour une folle...
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Je n'attendais pas grand chose de ce petit film. Tu sais, les histoires de contes de fées... 
Mais finalement, le choc frontal entre la réalité et le dessin-animé provoquée par l'arrivée de Gisèle dans la vie de Patrick Dempsey n'était pas si déplaisant. On retrouve tous les ingrédients du genre : la nunuche princesse, son prince armé de son épée, la vilaine sorcière et sa pomme empoisonnée, Pip l'écureuil qui bravera tous les dangers pour sauver son amie, le mariage, le château, la comédie musicale, tout y est je te dis, Ô Hôte Pralin !
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Le tout déborde d'un charme fou, ponctué de si de là de franches marades et d'une joie de vivre communicative.
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Ne cherche pas de haute portée philosophique, seulement une morale simple et commune. Si Gisèle chante son amour, Patrick ne croit plus à grand chose. Elle ne le comprend pas, et s'attriste de voir ce qu'on a fait de notre existence. Parce que sans Amour ni magie, quel ennui !
Simple, mais efficace.

23 sept. 2010

Eplucheurs de patates

Roman épistolaire, "classique"
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Le Cercle Littéraire des Amateurs
d'épluchures de patates
de Mary Ann Shaffer & Annie Barrows
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NiL
2009
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395 pages
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Celui-ci, il m'a attirée par son titre et sa belle couverture, un point c'est tout.
Et puis tout le monde en parlait. Je ne savais absolument pas de quoi ça parlait, j'avais juste en tête ce titre étrange à rallonge, et ça a suffit pour me décider.
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Nous sommes en 1946 en Angleterre. Le monde se relève doucement et douloureusement de la guerre. Juliet, une jeune écrivain - écrivaine, c'est très vilain, comme mot - cherche un nouveau sujet pour son livre. Elle qui a tenté de faire rire Londres pendant ces jours sombres se retrouve en panne d'inspiration. Elle a besoin d'autre chose pour s'épanouir. Un jour, elle reçoit un petit mot d'un de ses fans, habitant Guernesey, île anglo-normande qui a été occupée par les allemands. S'en suit une longue correspondance entre cette londonienne à la langue bien pendue et une petite communauté d'amateurs d'épluchures de patates vivant à Guernesey. Une communauté qui a créé, je te le donne en mille : un cercle littéraire !
Mais nous apprenons au fil des pages qu'à la base, ils ne sont absolument pas littéraires, ces gens, ils tirent plus du côté paysan, et pour certains, n'ont lu qu'un seul livre dans leur vie. Alors pourquoi cercle littéraire ? Tout simplement pour tromper l'ennemi.
C'est alors un récit sur l'Occupation qui se met en place. Les correspondants de Juliet lui narrant leur vécu, leur ressenti pendant ces années de privation et de couvre-feu.
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Sans jamais perdre leur bonne humeur et leur joie de vivre, nous apprenons à connaitre ces gens au même rythme que Juliet, qui se découvre une passion pour les habitants de cette île... Jusqu'au jour où forcément, elle décide de se rendre elle-même là-bas.
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Je n'en dis pas plus... Si tu veux savoir, tu sais ce qu'il te reste à faire. On oscille entre le rire et les larmes, mais ce qui en ressort, enfin pour moi en tout cas, c'est une grande tendresse. Non, je n'ai pas éclaté de rire en me bidonnant comme jamais, non je n'ai pas versé toutes les larmes de mon corps, mais je me suis attachée à ces personnages atypiques et débordants de vie. Et ça m'a donné envie de découvrir Guernesey tiens, tellement l'atmosphère décrite y est bien décrite.
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Ce qui donne non pas le meilleur roman de l'année, mais une lecture fort plaisante et dépaysante, quelquefois assez dure, mais cette dureté se retrouve mêlée à un charme fou, je ne sais pas si tu arrives à me suivre. 
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Certains ont déploré le final prévisible de cette histoire. Moa je dis que ce n'est pas un roman à suspense et qu'il devait se terminer ainsi. Que j'aurais largement boudé pendant des heures s'il avait tourné autrement. 
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La question que je me pose, c'est si les anecdotes racontées sur l'Occupation de ces îles sont vraies ou inventées... J'avoue qu'il me plait à penser qu'un travail de recherche à été fait... Si ce n'est pas le cas...

Willy Wonka

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Charlie et la Chocolaterie, de Tim Burton
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avec Johnny Depp, Freddie Highmore, Julia Winter...
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2004
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Hey voui, nous revoilà sortant l'artillerie lourde, les bases du cinématographe, le génie du Septième Art, le Dieu de la Création, la Personnification de l'Imagination, Tim Burton accompagné de son acolyte et âme-sœur astral et corporel, Johnny Depp !
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Pourquoi un tel regain d'intérêt pour un film qui n'est plus tout jeune, que [presque] tout le monde a vu et qui n'a pas fait tant coulé d'encre, tu vas te demander, Ô Perspicace Adoré ?! Et bien je vais te répondre, puisque ma bonté est sans limite : parce qu'un tout nouvel Hôte a poussé la porte de mon antre, l'autre jour, fort poli et courtois, la question n'est pas là. Il commande, il discute, et me ravie. Jusqu'au moment où il sous-entend avec dureté que je martyrise mes invités en leur nommant, et de ce fait, en leur faisant remémorer dans leur mémoire, ce film qu'est Charlie et la Chocolaterie !
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Alors je m'insurge.
Bah ouais.
Certes, je l'admets sans problème : ce n'est pas la meilleure création du grand Tim, on ne retrouve pas grand chose de son univers (mais tout de même un peu plus que dans Alice, soit dit en passant...), et le gamin est insupportable et mérite des claques. Bien que pauvres, les enfants ne sont jamais aussi droits, faut pas abuser. Hypocrite vas ! Mais il y a Johnny. Et ce n'est pas négligeable. Il a un beau chapeau, une coupe de cheveux bizarre, des gants ! { Et en ce qui concerne ce détail, non des moindres, j'en connais qui peuvent fantasmer sur des gants, alors respect. }, et surtout un ascenseur en verre volant.
Ais-je besoin d'expliquer ce dernier point ?
Je ne crois pas.
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Alors j'aimerais dire haut et fort ceci : il était bien ce film ! Willy Wonka est un personnage qui mérite d'être connu, qui traine un passé triste et mélancolique derrière lui, et qui a fabriqué un ascenseur en verre volant, et rien que pour ça, il mérite que l'on s'attarde une seconde sur son lui profond, sombre et fou !
oh que vous êtes fooouu...
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20 sept. 2010

Tom Bombadil

A Toa, Ô Pilier de bar, tu connais ma révérence pour le grand John Ronald Reuel 
A Toa, Ô Nouvel Hôte, tu vas pas tarder à le comprendre.
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En guise de chanson du jour, ce sera un poème (qui se doit d'être chanté, mais je suis en panne de ménestrel, on devra faire sans...) tiré du recueil Les Aventures de Tom Bombadil, ce bon vieux Tom vivant dans la forêt aux rythme des saisons et selon les étirements de Dame Nature. N'étant pas moa-même totalement bilingue, je me permets de te l'inscrire traduit, mais si tu le souhaites, afin de mieux saisir la beauté de la langue outre-manchaire, je puis te l'offrir en original langage...
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Raven de John Howe
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L'Homme dans la Lune a veillé trop tard
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Il est une auberge, une joyeuse et vieille auberge
nichée au bas d'une vieille et grise colline,
Et dans cette auberge ils brassent une bière si brune
Que l'Homme dans la Lune lui-même y descendit
une nuit, pour en boire à plus soif.
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L'hôtelier a un chat pompette
qui joue d'un violon à cinq cordes,
Et de haut en bas il fait courir son archet,
Jetant tantôt des sons aigus, tantôt des graves,
sciant tantôt tout au mitant des demi-tons.
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L'aubergiste a un petit chien
qui adore les bonnes blagues ;
Quand les invités sont pleins de gaité
Il dresse une oreille à toutes les plaisanteries
et rit au risque de s'étouffer.
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Ils ont aussi une vache bien encornée
et plus fière qu'une reine ;
Mais la musique lui tourne la tête autant que la bière,
Et la fait remuer en cadence sa queue huppée
tandis qu'elle danse dans le pré.
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Et ô ! les rangées d'assiettes en argent,
ô ! les placards de cuillers d'argent !
Pour le Dimanche il y a des couverts spéciaux
Et ceux-là ils les polissent avec soin
tous les Samedis après-midi.
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L'Homme dans la Lune but beaucoup
et le chat se mit à vagir ;
Une assiette et une cuiller dansaient sur la table,
la vache dans le jardin caracolait follement,
le chiot courait après sa queue.
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L'Homme dans la Lune but une autre pinte,
il roula sous la table,
Et puis il s'assoupit et rêva de bière
Jusqu'à ce que dans le ciel les étoiles devinssent blêmes,
et que l'aube fût dans l'air.
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L'aubergiste dit à son chat pompette :
"Les blancs chevaux de la lune
Hennissent et rongent leurs freins d'argent ;
Mais le maître n'est pas là. Il a noyé les esprits,
et bientôt le soleil se lèvera !"
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Aussi le chat joua-t-il sur son violon haïdi haïdi haïdiya
une gigue à réveiller les morts.
Il pressa le tempo, joua plus aigu, fit crisser l'archet,
Tandis que l'hôtelier secouait l'Homme dans la Lune et disait :
"C'est trois heures passées !"
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Alors ils roulèrent l'homme lentement jusqu'en haut de la colline,
dans la lune ils l'empaquetèrent,
Tandis que les chevaux galopaient sens dessus dessous,
... Et la vache gambadait comme une biche
et une assiette courait avec une cuiller.
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Bientôt le violon joua plus vite haïdi haïdi haïdiya,
le chien se mit à gronder
la vache et les chevaux firent les pieds au mur ;
Les hôtes jaillirent tous de leurs lits
et dansèrent sur le parquet.
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Avec un ping et un pong les cordes du violon cassèrent !
la vache sauta par-dessus la lune
Et le petit chien rit de tant de drôleries,
Et l'assiette du Samedi sortit pour faire la course
avec la cuiller d'argent du Dimanche.
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La lune ronde roula derrière la colline,
tandis que le Soleil redressait la tête.
Il eut du mal à en croire ses yeux si fiers ;
Car bien qu'il fît grand jour, à son grand étonnement,
ils allèrent tous se recoucher !