Roman historique
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La Conversation
de Jean d'Ormesson
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Ed. Héloïse d'Ormesson
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120 pages
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Septembre 2011
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Que s'est-il passé juste avant que Bonaparte décide de devenir Napoléon ? Qu'est-ce qui a bien pu se passer dans sa tête ?
Dans La Conversation, ce cher Jean y répond à sa manière, en inventant un dialogue entre Bonaparte et le second Consul de France, Cambacérès.
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Bon, avouons le tout de suite, l'histoire et moa, ça fait deux. J'écoutais en cour seulement lorsqu'on parlait de Zeus ou de lupanar antique. Tout le reste (ce qui fait pas mal de trucs...), datant d'après l'an 1000 me dépasse complètement. (L'an 1000 ais-je dis ?! Je suis peut-être optimiste là.) Mais parfois, histoire de ne pas mourir bête, je m'intéresse.
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Et puis là, dans ce petit dialogue (que certains rumeurs veulent pousser sur les planches... Avec Edouard Bear, un nom à été lancé ! Moa, Edouard en costume d'époque, j'adhère !), non seulement le sujet arrive vite [Bonaparte avoue lui-même avoir mieux à faire que trainer sur des broutilles et aime quand les choses vont vite !] alors soit.
Mais en plus, des détails et anecdotes comme on les aime décorent le récit et l'ornent pour notre plus grand plaisir. Il est précisé que toutes (ou presque) les paroles de Bonaparte ont réellement été dites (ou écrites) et on apprendra donc avec délectation que son bras droit, le fameux Cambacérès, homosexuel affirmé, s'est retrouvé bien vite affublé du doux surnom de Tante Turlurette. Ou bien qu'une histoire de châle a prit davantage d'importance que l'étude des mouvements de troupes de Waterloo ! Non, la dernière partie de la phrase n'est pas vraie, mais il me fallait une comparaison pour dire que ça a prit beaucoup d'importance.
Tu vois, dis comme ça, cela rend moins bien.
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Enfin, un petit livre ("entre deux romans", dixit d'auteur) pour quelques anecdotes historiques qui, si elles n'éclairent pas l'homme, le montrent du moins dans une grandeur et une majesté charismatique dignes des tableaux de Ingres ou de Poussin.
Après tout, n'est pas Empereur des Français qui veut, mais bien ce qui a pu faire venir le Pape à Paris !
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Extraits :
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"CAMBACERES
Ah ! je vous vois dans ces débats interminables - et qui vous impatientaient ! - sur le mariage, sur le divorce, sur les successions, sur les enfants naturels, sur la peine capitale... Vous, vous vouliez toujours aller plus vite ; moi, j'étais toujours soucieux de trouver, pour répondre à vos voeux, la formulation la plus simple, la plus brève, la plus claire : "tout condamné à mort aura la tête tranchée..."
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"BONAPARTE
Je connais les Français, leur légèreté, la facité avec laquelle ils sont capables de changer d'opinion. La République est une chimère dont ils sont engoués, mais qui passera avec tant d'autres. Je suis persuadé qu'il y a dans la masse de la nation un retour complet aux formes de la monarchie.
CAMBACERES
Le mot fait encore peur.
BONAPARTE
Mais, mon cher collègue, ce ne serait pas au profit des Bourbons qu'on la rétablirait."
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CAMBACERES
Le titre d'empereur ?
BONAPARTE
Pourquoi pas ? La République serait confiée à un empereur. Après tout, monsieur, nous n'avons tous juré haine qu'à la seule royauté.
CAMBACERES
C'est vrai : nous n'avons jamais dit un mot contre l'empire."
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