Drive, par Nicolas Winding Refn
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avec Ryan Gosling, Carey Mullingan, Bryan Cranston
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5 octobre 2011
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En voilà un film qui a déchainé les passions ! A juste titre.
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Drive, c'est l'histoire d'un mec qui conduit le jour pour le cinéma hollywoodien en tant que cascadeur et la nuit pour des malfrats. Il a ses propres règles, qui l'ont gardées en vie jusque là : il ne prend pas part aux crimes des truands, il les conduit juste. Il ne pose pas de questions, on ne lui en pose pas non plus. A la fin de la course, au revoir les amis, je n'ai jamais existé.
Un jour, il croise la route d'Irène, voisine de palier, et de son fils. Forcément, il tombe amoureux. Sauf qu'elle n'est pas libre et qu'il ne vaut mieux pas tenter d'approche, puisque son chéri, un caïd, sort de prison dans pas longtemps... Lorsque celui-ci se retrouve harcelé par ses créanciers, il se voit dans l'obligation d'accepter un dernier casse, histoire de régler ses dettes. Le "driver" se décide à l'aider, parce Irène. Sauf que le braquage tourne mal... De là, Irène se retrouve au milieu d'une meute de lions enragés, et son amoureux transi ne peut accepter de lui faire courir le moindre risque et se donne une mission de choix : traquer tous les bandits qui lui gravitent autour.
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Ce n'est pas tant dans l'histoire de bandits et de règlements de comptes que le débat à lieu, mais dans la mise en scène. Car débat virulent il y eut...
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C'est calme, c'est très calme, au début, peut-être un peu trop. On voit le mec au volant de sa voiture, on ressent une pointe de stress qui le pique lorsque ses "collègues" s'engouffrent dans la voiture et qu'ils filent à vive allure pour échapper aux forces de l'ordre. Puis les collègues descendent et tout le monde rentre chez lui. Sans un mot. Sans un échange. Et puis il y a cette femme qui débarque, et autour d'elle une aura qui nous empêche de l'approcher. Et ces méchants vraiment méchants qui tournent autour de ces personnages qui ne demandent qu'à frapper. L'ambiance devient pesante, vraiment pesante. Mais tout le monde reste d'un calme olympien. Tellement que ça devient insupportable. A un point tel qu'on en vient à attendre frénétiquement, à espérer, à réclamer la violence. Qu'elle arrive, qu'elle frappe, qu'on en finisse !
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Et en effet, il faut bien que cette mollesse d'action et ce débit de paroles inexistant cesse. L'explosion de violence arrive enfin, la brutalité se déchaine. Et là, la coupure est si forte qu'elle en est choquante. Alors toute la finesse de la mise en scène est là [tout le génie diront certains, et ils auront peut-être raison] : cette violence qu'on a tant attendue parce que l'inertie de l'action du départ était devenue si insupportable, cette violence et ce sang qu'on a réclamés parce qu'ils étaient latents, parce qu'on sentait que ça devait exploser, tout ceci éclate pour ne pas se terminer, tout ceci s'étale dans une férocité sauvage digne de l'être humain.
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De là, il y a deux écoles : celle qui s'extasie devant cette agressivité désirée et implacable, et celle qui la rejette parce que pas toujours justifiée. Parce que le driver n'aime pas les armes à feu, vois-tu, parce que c'est beaucoup mieux d'éclater le crane d'un mec à coups de bottes, et de voir son pied s'enfoncer peu à peu, non mais c'est bon, tu peux arrêter, il est mort là, attends, encore un peu, on ne sait jamais.
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Tout est dans le contraste, me dira-t-on,
Dans ce cas, il est vrai que c'est réussi, puisque ce contraste fait réagir (en bien ou en mal, mais il ne laisse pas indifférent) Mais je répondrais à cela que si le contraste est important, ce n'est pas au dépend de la logique. Déjà, on ne meurt pas instantanément lorsqu'on se taille les veines, c'est peut-être un détail, mais quand on est si méticuleux à reproduire un crâne explosé, on fait attention au reste ; ensuite, il n'y avait pas vraiment de raison d'assassiner la fille, mais apparemment, il fallait un point de départ à la violence, et elle a été choisie. Ça n'engage que moi, mais du moment où j'ai refusé sa mise à mort, la suite a eu du mal à passer. Comme s'il fallait à tout prix donner le top départ pour lancer l'exaltation de sang...
Peut-être aussi que je n'apprécie pas vraiment quand ça zigouille à tour de bras.
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Il faut dire aussi que je m'attendais à un film du genre Le Transporteur.
Quelle en fut ma surprise lorsque j'ai constaté qu'on en été loin !
La première école me dira en effet avec raison que l'état d'esprit dans lequel on va le voir est primordial et va te changer ta lecture...
Dans ce cas, je regrette de ne pas avoir été prévenue du genre de film dans lequel j'allais m'immerger...
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En fait, il n'y a que la bande son très très réussie et impressionnante qui va mettre les deux écoles d'accord...
3 commentaires:
Juste pour relire ce texte génial, je vais aller regarder ce film
hihi ! J'ai fait un texte génial ! Cool !!!
Revenez nous dire ce que vous en pensez ! J'aime le débat !^^
Ton article est bien meilleur que le film ... :-)
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