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Salle des Archives :

Les films...
Qu'ils nous permettent de nous évader, qu'ils nous fassent rêver, rire, pleurer ou qu'ils nous irritent au plus haut point, ils sont l'émotion à l'état pur...
Alors Moa, je veux en parler, partager et avoir ton avis, Ô Hôte Curieux !

Quant à la lecture, plaisir solitaire, je découvre peu à peu que chacun recherche quelque chose de différent en ouvrant un livre... Quoi ? Telle est la question...
Je ferai ici un compte-rendu absolument pas objectif des livres qui se sont soumis à ma pupille...

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23 avr. 2020

AQUA{TM}

SF, Apocalypse

Aqua[TM]
de Jean Marc Ligny

Folio

*****

 Allez, je vais vous parler d'une lecture qui est dans ma PAL depuis quelques années déjà mais que j'ai choisis de lire en ce moment... Sûrement la voix d'un petit démon intérieur. (Niark me dit-il)

C'est Aqua de JM Ligny. Un récit apocalyptique où, pour faire simple, au sud de l'hémisphère les gens meurent pour cause de manque d'eau pendant qu'au nord ils sont soumis aux tempêtes incessantes et à la mer qui déborde. Dans cet univers où tout fout le camp, on a des gens : 
1) qui tentent désespérément et souvent en vain de ne pas mourir
2) qui tentent de justifier et de trouver un sens à leur existence où tout semble compromis
3) qui tentent de devenir maitres du monde en faisant fi de l'humanité et en cherchant à maitriser la seule denrée importante et manquante à la vie, je te le donne en mille : l'eau potable !

La première partie est si réaliste que c'en est effrayant. Tout est saisi à la loupe : gouvernement, activités économiques, sociales, politiques, géopolitiques, militaires, humaines... Le tableau dressé fait froid dans le dos.
La seconde partie nous aide à bouger dans ce tableau si terrible, heureusement. On suit les protagonistes, on se bouge un peu les fesses et l'intrigue se resserre davantage. Si bien qu'on est prit dans l'action et, grâce à leurs actions, on a un peu l'impression de faire bouger les choses.

Peu importe si tout n'y est pas parfait et si quelques énormités passent par-ci par-là. Le principal est le sujet, une fiction écolo qui n'en est pas une, puisque les choses sont annoncées et qu'on va droit dans le mur. Le principal est de se poser des questions. Dont une que je te partage, Ô Hôte Alarmé, dans ma grande bonté : Comment réagirons-nous, quand nous serons dans ce cas de figure ? Ou un tout autre cas tout aussi alarmant. On ne s'en sortira certainement pas mieux. Et en vrai, c'est effrayant.


7 avr. 2020

Onyesonwu

Fantasy



Qui a peur de la mort ?
de Nnedi Okorafor

Actusf

2017 pour cette édition

*****

Eh ben ! Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'est pas une lecture qui fut de tout repos. Sombre et violent sont les maitres adjectifs de cette terre qui fus jadis connue sous le nom d'Afrique. Entre la désolation, l'esclavage, les viols, les lapidations, les excisions, on en a pour notre argent. Un monde que l'héroïne Onyesonwu ne connait que trop bien. C'est pourquoi elle veut y mettre fin.
Parait-il que les forêts existent encore quelque part...

On pourrait se dire, mais que peut faire une seule femme face à la démence d'une nation ? Que peut une femme et ses idées révolutionnaires contre la puissance des traditions ? C'est que cette femme-là, est différente. Elue ? Ca se pourrait bien. Sorcière ? Puissamment !

Attention, cher Hôte, tu entres avec ce roman dans le monde fascinant et fuyant des esprits, des mascarades. Les contes du désert nous transportent dans l'entre deux pendant que le peuple des sables nous abreuve et nous nourrit. 

C'est un roman d'apprentissage puissant, rempli de rage, d'indignation et de sagesse. Porté par une héroïne imparfaite mais courageuse. Impétueuse. Tellement humaine. 

Une très belle découverte !

26 mars 2020

Eveil Spirituel

Littérature 


Neuf Parfaits Etrangers,
de Liane Moriarty

Albin Michel

2020

*****

Aaaah la recherche du bonheur, un grand sujet de société ! Après tout, dans notre monde en perpetuel changement, qui tourne de plus en plus vite, on n'a guère plus le temps de prendre le temps, et encore moins de prendre soin de son corps et de son esprit. Pourtant, on le sait, que tout est lié, on sait que les écrans sont nocifs, on sait que la malbouffe est partout, on sait que nous sommes drogués, poussés à la performance, réduits en petits grains de poussière, en playmobil bercés d'illusion. On le sait, que le retour à la Terre est essentiel, on sait que la vie mérite d'être vécue, on sait qu'il faudrait qu'on se calme deux minutes et qu'on apprécie ce rayon de soleil sur notre visage, cet éclat de la lune, ces émerveillements du quotidien qui ne sont pas réservés uniquement aux moins bouddhistes de l'autre côté de la Terre.
On le sait oui...

Ici, neuf personnes vont payer une petite fortune pour dix jours dans un centre de bien-être, pour une retraite, pour renouer avec leur moi. Neuf personnes différentes, avec chacun leur problème, avec chacun leur approche de ce break un peu spécial fait de smoothies et de tai-chi. Neuf personnes qui nous rappelle notre personne parfois, ou une mère, un oncle, un ami. Ce qu'ils vont vivre ici va effectivement les changer, mais pas spécialement comme on l'aurait pensé !

C'est drôle comme roman, bien pensé. C'est simple et pas prise de tête. Mais plus profond que ça en a l'air. Ca nous apprend à regarder les gens différemment, à ne pas les juger dès le premier regard, et ça c'est une bonne chose. Ca nous dit aussi que l'herbe n'est pas plus verte chez le voisin. Ca nous donne à penser non sur une société utopique et idéaliste, mais sur notre société pleine de mal-être alors que ça devrait être tout l'inverse. Ca nous donne du baume au coeur. 

La preuve : j'en suis sortie avec un sourire jusqu'aux oreilles et une envie d'inviter les voisins à un apéro géant ! (A moins que ca soit un effet du confinement, c'est possible aussi^^)

23 mars 2020

Egypte Romaine

Roman Historique

*****

Cléopâtre
de Alberto Angela

Harper Collins

2019

*****


J'aime la mythologie.
Les personnages ayant créé les mythologie en font partie, en conséquence de quoi César et Cléopâtre ne peuvent que fasciner les hommes modernes que nous sommes.

Avec ce livre, nous sommes dans l'entre deux : entre le roman et le récit historique. Si parfois l'auteur prend quelques disgressions romancées, il l'annonce et exlique que ce sont les éléments dont nous disposons sur cette vie d'autrefois qui le poussent à mettre en scène ses héros de cette manière. C'est déroutant, au début, puis on s'y fait : nous n'avons pas entre les mains un roman, mais une biographie mise en scène.

Et les descriptions de cette période restent parfaitement fascinantes ! Si nous n'étions pas intrigué par Cléopâtre, après cette lecture, ce sera chose réparée. Nous voilà transportés sous la chaleur écrasante de l'été égyptien, dans un palais d'or et de gemmes, au coeur des intrigues politiques menées par un monarque non conventionnel, un monarque qui use de ses seuls atouts, puisqu'elle est née femme : l'intelligence et la séduction. 
Nous voilà aussi transportés au Consul de Rome, où tout se jouait, que ce soit l'avenir du monde comme l'avenir des Rois.
Une période où les sorts de l'Egypte et de Rome sont liés puisque César a des vues sur le pays et sur la femme qui le gouverne ! Quel fieffé coquin ! 

Ce fut une manière surprenante d'appréhender l'Histoire, pour la novice que je suis. Et forcément, ça passe bien mieux ainsi !

La Passe Miroir

Fantasy 

 *****

La Tempête des Echos,
de Christelle Dabos

La Passe Miroir
Tome 4

2019

***** 

Aaaah on peut dire que je l'ai attendu celui-là !
Après mon enthousiaste à peine voilé dont je vous avais gratifié ici !


Enfin la fin !
Enfin nous allions mettre un point final, non sans une pointe de tristesse quand même, il faut l'avouer, à cette merveilleuse et grandiose et magistrale et phénoménale série !
J'imagine que quand on crée une pareille merveille, on a la pression. Pression de décevoir les fans, pression de trouver une fin à la hauteur de leurs espérances, et mieux encore : pression de trouver une fin à la hauteur de ces personnages irrésistibles.

On change de registre avec ce dernier opus, on change de ton, on change d'ambiance, on change même de thématique. Rendez-vous à Babel donc, à l'Obervatoire où l'on étudie des déviances. Le récit devient plus personnel, plus tourmenté, plus grave
Non pas que ça me dérange, mais il se trouve que j'ai adoré la Cour et ses manigances, Bérénilde et ses problèmes plus profonds qu'ils en avaient l'air ; et même si l'aspect cirque désaffecté du Centre avait ce côté inquiétant et fascinant, il y a avait ce je ne sais quoi dans la lecture qui m'a rendu soucieuse. Etait-ce le même roman que nous avions sous les yeux ?

Mais il fallait que ça se termine. Madame Dabos a créé véritablement un univers grandiose, fourni et magique, et il fallait que le final se fasse. Ce qu'il fut. Au détriment, j'en ai peur, de certains personnages. Comme à chaque fois qu'on adore une fiction, on se les approprie, ces personnages, cette histoire même, et on a tendance à aller vite en besogne : oui, j'aurais imaginé autre chose pour certaines fins. Oui, certains points m'ont fait hurlé, et d'autres m'ont laissé sur ma faim. Cette amertume, je suppose, est liée à mon enthousiasme de fanatique, à cette passion avide qui m'a fait tourné les pages. Il est toujours délicat de soumettre une fin à des adorations.

Cela dit, la Passe-Miroir restera dans mon panthéon personnel des Plus Belles Lectures du monde, à n'en pas douter. Parce que peu de romans m'ont autant transporté, peu de romans peuvent se targuer d'avoir un univers et des personnages aussi attachants. Alors je ne t'en veux pas Christelle, c'est une très belle oeuvre que tu as écrite là ! Au plaisir de te retrouver ailleurs... :)