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Pièce Sombre :

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Salle des Archives :

Les films...
Qu'ils nous permettent de nous évader, qu'ils nous fassent rêver, rire, pleurer ou qu'ils nous irritent au plus haut point, ils sont l'émotion à l'état pur...
Alors Moa, je veux en parler, partager et avoir ton avis, Ô Hôte Curieux !

Quant à la lecture, plaisir solitaire, je découvre peu à peu que chacun recherche quelque chose de différent en ouvrant un livre... Quoi ? Telle est la question...
Je ferai ici un compte-rendu absolument pas objectif des livres qui se sont soumis à ma pupille...

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16 janv. 2013

Odyssée sans Ulysse

L'Odyssée de Pi, par Ang Lee
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avec Suraj Sharma, Irrfan Khan, Adil Hussain...
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19 déc 2012 
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 Piscine Patel vit à Pondichéry. Il est né au milieu d'animaux, puisque son père tient un zoo et qu'ils n'ont pas eu le temps d'aller à l'hôpital. Mais un jour, faisant fi des volontés de leur plus jeune fils, les parents décident d'aller vivre au Canada. Hop, toute la famille accompagnée des animaux embarquent sur un cargo chinois, direction l'Amérique. Sauf que le Vieux Barbu en avait décidé autrement : une impressionnante tempête les surprend au milieu de la nuit, entrainant le bateau au fin fond de l'océan. Pi se retrouve le seul survivant du naufrage, à dériver sur un canot en compagnie de Richard Parker, magnifique mais non moins dangereux tigre du Bengale...
Leur Odyssée peut commencer, ainsi qu'une longue lutte pour survivre.
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 Eux n'auront pas la chance de Robinson ou de Forest Gump et son ballon de trouver une île, ils ne trouveront que l'immensité et le mystère de la mer...
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Nous voici en présence d'une très jolie fable mettant en scène un garçon plein de doutes et de croyances, d'espoir et de vie. Il devra puiser dans ses ressources insoupçonnées pour survivre, remettre en question tout ce en quoi il croyait jusque là. Il sera forcé d'apprendre la vie et d'apprivoiser les éléments. Une quête identitaire, à n'en point douter.
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Les images sont splendides. Des scènes maritimes incarnant la perfection se fondent avec le Ciel pour ne former qu'un, un Eden sans danger où tout est calme et volupté, comme pour affirmer que la nature n'a pas englouti l'homme, mais l'a assimilé et accepté, contrastent avec les vagues destructrices et meurtrières de la tempête.
La représentation de l'océan est magnifique, avec ces poissons lumineux (des méduses ?) au clair de lune et le reflet gigantesque d'une baleine venant éclabousser le misérable radeau de fortune de nos deux naufragés... 
Et je pourrais continuer encore longtemps tellement c'était joli...
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Note : certaines scènes sont tournées pour la 3D, ça se voit à 10 km, mais comme je le dis souvent : point besoin de lunettes moches qui font mal au crâne et au nez pour voir la beauté distillée ici. Non non.
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Quelques longueurs parfois, il est vrai (ils restent trèèèès longtemps en mer), mais le final est explosif. 
J'ai aimé cette fin surprenante, et le choix laissé au spectateur. Le choix de l’interprétation. C'est si rare de nos jours. C'est peut-être ça qui m'a le plus touché. Va comprendre, après tant de péripéties et de beautés, tant de réflexions sur la religion et la vie, on nous laisse sans morale ni brimade. Et ça, c'est beau.
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PS : par contre, il faudrait peut-être le voir en VO...


Extraterrestres terrestres

District 9, par Neill Blomkamp
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avec Sharlto Copley, Jason Cope, Nathalie Boltt...
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16 sept 2009
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Il y a vingt ans, un vaisseau mère alien apparait dans le ciel. Stagnant au dessus de Johannesburg pendant trop longtemps sans agir, les gouvernements humains ont décidé d'aller voir par eux-même. Ce qu'ils trouvent ? Des milliers de petits êtres extra terretres très mal en point, à cause de la famine et autre virus qui a pu les toucher durant leur voyage. On décide alors de les mener à terre, de les soigner, mais comme on ne sait pas ce qu'ils veulent, dans quel but ils sont viendus jusque chez nous, on les surveille, on les installe dans un camp, le district 9. Pendant que les nations du monde se cherchent querelle pour savoir qui va en faire quoi, le MNU, entreprise privée, se voit confier la responsabilité du district. Leurs dirigeants, qui sont davantage des commerciaux que l'Armée du Salut, n'ont que faire de savoir que ce camp se transforme de jour en jour en bidonville craignos, mais se préoccupent de faire fonctionner leurs formidables armes...
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Lorsque le MNU décide de transférer les aliens dans un autre camp, la tension monte entre humains et extraterrestres. Il faut avouer que les hommes sont bien peu reluisants ici : violents, sectaires, racistes, ils font irruption chez leurs hôtes la mitraillette au poing pour les expulser. Jusqu'au moment où le chef de leur expédition, un idiot fini, met la main sur un virus qui lui modifie peu à peu son ADN...
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Etant donné que les armes des "crevettes" ne fonctionnent que grâce à leur ADN, je te laisse deviner la suite...
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Tourné comme un documentaire, ce film a l'avantage de nous montrer les choses telles qu'elles pourraient être : violentes, crues, réalistes.
Cependant, on pourrait regretter de ne pas en savoir plus sur cesdits aliens. Eh oui, le film est très peu développé à ce niveau, mais se concentre uniquement sur la bétise humaine, ses désirs de pouvoirs, de comprendre, quitte à se vautrer dans des ignominies sans nom, sa tentation a dominer plus faible que lui.
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Entre les gangs africains qui ne pensent qu'en terme de profit, les gouvernements qui veulent "tout faire péter, colonel" et cet idiot d'humain qui se retrouve coincé entre les deux camps, il n'y a pas beaucoup de place pour la poésie, mais qu'à cela ne tienne, la vie n'est pas de la poésie, et si on se retrouvait confronté à une telle situation, il y a de grandes chances pour que l'on se comporte de la manière décrite ici.
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De manière générale, j'ai bien accroché au film, que je n'imaginais pas du tout comme ça (je pensais que ça ferait plus peur, que les aliens se soulèveraient et tueraient tout le monde, mais en fait non) jusqu'à ce que la fin traine en longueur, des explosions faisant suite à des menaces de morts sur Christopher l'extraterrestre faisant suite à des tirs de mitraillettes... Point de vraie surprise pour un film qui aurait pu être très grand.
En fait, c'est un bon divertissement, qui promet une suite, même s'il est toujours plus agréable de se l'imaginer et de tenter quelques théories personnelles...  
      

15 janv. 2013

Futur Proche

En cette période d'après-fêtes, point de bonnes résolutions, mais de la neige et du froid ! Allons donc visiter la Sibérie !
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Roman d'anticipation
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Au Nord du Monde
de Marcel Theroux
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10/18
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350 pages
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2010
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Dans un avenir qu'on ne saurait dater, quelque part au Nord du Monde, Makepeace, shérif, fait ses rondes dans une ville fantôme. On ne sait pas vraiment ce qui a causé la déflagration apocalyptique (ah j'ai craqué ! J'ai déjà balancé Le mot !!!)  mais ce dont on est certains, c'est qu'il ne reste que des ruines, et des gens errant dans une nature hostile et belliqueuse. "Ici, dix mois par an, le climat mord la peau. Le silence règne, désormais. La ville est plus vide que le paradis."
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Un quotidien incompréhensible, où la solitude côtoie la méfiance, voire la défiance du monde environnant. Et ça se comprend ! Les peu de gens que Makepeace croise, ce sont soit des bandits en quête de nourriture ou d'alcool, soit des esclavagistes dirigeant une horde de vas-nus pieds au bout d'une corde. Seules ses armes lui ont permit de rester tranquille jusque là.
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Mais le jour où il est témoin d'un crash d'un avion, sa vision des choses est toute tourneboulée. Si des avions volent encore, c'est qu'il existe non seulement des gens capables de fabriquer, d'où la présence d'une certaine technologie, mais certainement des villes où loger ces gens, où créer ces choses. Sa décision est prise : trouver cette ville, trouver cette civilisation qui peut-être, ne vit pas dans l'unique but de détruire.
S'en suit un long périple, où le danger grandit à chacun de ses pas, où de nouvelles révélations tentent de reconstituer une histoire, la sienne, pour comprendre l'Histoire. Commence une descente aux Enfers où l'horreur de la réalité se mêle à la tragédie du passé.
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Par-ci par-là sont distillés des éléments qui expliquent pourquoi on en est arrivé là : l'épuisement des ressources, le réchauffement climatique, la famine, les guerres, la tentative de "recolonisation" de la Terre, puis ce cycle infernal chronique de destruction, dont la bêtise humaine ne peut qu'accélérer le processus. L'auteur profite des souffrances de son héros pour nous prévenir que si on ne stoppe pas illico la société de consommation qui nous gouverne, on fonce droit dans le mur, ou plutôt dans le lac glacé qui nous menace.
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La réalité future décrite ici est cruelle, tant au niveau d'une Nature qui a reprit ses droits que des hommes lorgnant la moindre miette de pouvoir et de richesses. L'air est glacial ; la civilisation n'a pas à se targuer d'une quelconque gloire ou d'un prémices d'honneur, on n'est est plus là ; un seul sentiment se détache : un pessimisme sans cesse grandissant.