L'Odyssée de Pi, par Ang Lee
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avec Suraj Sharma, Irrfan Khan, Adil Hussain...
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19 déc 2012
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Piscine Patel vit à Pondichéry. Il est né au milieu d'animaux, puisque son père tient un zoo et qu'ils n'ont pas eu le temps d'aller à l'hôpital. Mais un jour, faisant fi des volontés de leur plus jeune fils, les parents décident d'aller vivre au Canada. Hop, toute la famille accompagnée des animaux embarquent sur un cargo chinois, direction l'Amérique. Sauf que le Vieux Barbu en avait décidé autrement : une impressionnante tempête les surprend au milieu de la nuit, entrainant le bateau au fin fond de l'océan. Pi se retrouve le seul survivant du naufrage, à dériver sur un canot en compagnie de Richard Parker, magnifique mais non moins dangereux tigre du Bengale...
Leur Odyssée peut commencer, ainsi qu'une longue lutte pour survivre.
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Eux n'auront pas la chance de Robinson ou de Forest Gump et son ballon de trouver une île, ils ne trouveront que l'immensité et le mystère de la mer...
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Nous voici en présence d'une très jolie fable mettant en scène un garçon plein de doutes et de croyances, d'espoir et de vie. Il devra puiser dans ses ressources insoupçonnées pour survivre, remettre en question tout ce en quoi il croyait jusque là. Il sera forcé d'apprendre la vie et d'apprivoiser les éléments. Une quête identitaire, à n'en point douter.
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Les images sont splendides. Des scènes maritimes incarnant la perfection se fondent avec le Ciel pour ne former qu'un, un Eden sans danger où tout est calme et volupté, comme pour affirmer que la nature n'a pas englouti l'homme, mais l'a assimilé et accepté, contrastent avec les vagues destructrices et meurtrières de la tempête.
La représentation de l'océan est magnifique, avec ces poissons lumineux (des méduses ?) au clair de lune et le reflet gigantesque d'une baleine venant éclabousser le misérable radeau de fortune de nos deux naufragés...
Et je pourrais continuer encore longtemps tellement c'était joli...
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Note : certaines scènes sont tournées pour la 3D, ça se voit à 10 km, mais comme je le dis souvent : point besoin de lunettes moches qui font mal au crâne et au nez pour voir la beauté distillée ici. Non non.
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Quelques longueurs parfois, il est vrai (ils restent trèèèès longtemps en mer), mais le final est explosif.
J'ai aimé cette fin surprenante, et le choix laissé au spectateur. Le choix de l’interprétation. C'est si rare de nos jours. C'est peut-être ça qui m'a le plus touché. Va comprendre, après tant de péripéties et de beautés, tant de réflexions sur la religion et la vie, on nous laisse sans morale ni brimade. Et ça, c'est beau.
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PS : par contre, il faudrait peut-être le voir en VO...